Ces chiffres, valables en 2017, fera remarquer M. Fersaoui, sont encore en deçà de ceux révélés lors d'un sondage similaire réalisé par le RAJ à l'occasion des législatives de 2012. Réalisé juste après les élections législatives du 4 mai dernier, exactement entre le 25 mai et le 15 juin, sur un échantillon de 1 462 jeunes âgés entre 18 et 35 ans, à travers 41 wilayas, un sondage de l'association Rassemblement actions jeunesse (RAJ) révèle on ne peut mieux, la désaffection de cette frange importante de la société de la pratique de la politique. Du moins au sein des canaux traditionnels, à savoir les partis politiques, ceux du pouvoir et ceux de l'opposition confondus, les organisations syndicales, voire le mouvement associatif. Présentés hier par le président de l'association, Abdelouhab Farsaoui, en compagnie du consultant indépendant des questions économiques et sociales, Ahmed Halfaoui, les résultats de ce sondage donnent une participation quasiment nulle des jeunes à la vie politique : seulement 1% parmi les sondés se déclarent adhérents à un parti politique et 3% à avoir déjà participé à une activité partisane. Pour ce qui est des syndicats, ils sont 0,2% à affirmer avoir adhéré à une organisation syndicale alors que s'agissant du mouvement associatif le taux des jeunes adhérents est estimé à 2,5%. Ces chiffres, valables en 2017, fera remarquer M. Fersaoui, restent sont en deçà de ceux révélés lors d'un sondage similaire réalisé par le RAJ à l'occasion des législatives de 2012. Ce qui confirme, selon lui, que le fossé se creuse de plus en plus davantage entre les gouvernants et les gouvernés, non sans dénoncer un pouvoir qui, souligne-t-il, "fait tout pour empêcher les jeunes d'accéder au monde de la politique". Ceci quand bien même, les jeunes sondés ont majoritairement une opinion plutôt positive sur les associations, avec un taux de 62% contre 12% à se faire une opinion négative, et les syndicats avec 39% d'opinions positives contre 26,3 des jeunes à penser négativement sur le travail syndical. Ce qui est loin d'être cas vis-à-vis du politique : ils sont plus de 43% à avoir une opinion négative sur les partis politiques alors que 30% des sondés n'ont pas souhaité rendre une réponse, manière, on ne peut mieux, de justifier leur désintérêt total à la vie politique du pays. Qu'en est-il des attentes des jeunes du Parlement élu ? Selon le sondage les réponses sans appel reflèteraient parfaitement le taux d'abstention enregistré lors du scrutin du 4 mai dernier, (36% selon les autorités) : plus de 41% des jeunes interrogés n'attendent tout simplement rien de ce Parlement alors que 28% sont restés sans réponse. Seul 10,7% déclarent, en revanche, attendre du changement. Quant à l'utilité du Parlement, le sondage révèle que 37% des jeunes jugent cette institutions élue "inutile, voire complètement inutile" et 35,5% pensent que le Parlement n'est "ni utile, ni inutile". Seuls 27% jugent, en revanche, que le Parlement serait "très utile" ou du moins "utile". Le présent sondage qui a été, souligne le président du RAJ, précédé par le suivi de la campagne électorale de six partis politiques dans la capitale, (FLN, RND, RCD, FFS, MSP et PT), révèle par ailleurs que les motivations de vote seraient liées d'une par "l'amour du pays" et au "devoir" avec 40,5% et à l'espoir du changement avec "12,4%". Quant aux motivations de l'abstention, les réponses des sondés donnent lieu à 11% de ceux qui jugent qu'elles sont liées à "l'absence de confiance" ou encore au "manque d'intérêt" pour 10%. Le même sondage révèle, en revanche, que contrairement au discours de certains partis politiques, les jeunes sont majoritaires à 63% à croire que les élections pour les législatives du 4 mai dernier n'ont pas été truquées. À en croire le sondage du RAJ, ce n'est pas la malhonnêteté des élections qui devrait être incriminée, mais plutôt la désaffection des jeunes quant à leur implication dans la vie politique en particulier, et celle de la société en général. Néanmoins, de nombreux observateurs et autres spécialistes de la politique soutiennent tout de même que la désaffection de la société et l'abstention aux élections traduit aussi et surtout un acte politique assumé. Toujours est-il, le sondage du RAJ se présente comme un outil à exploiter par les partis politiques, les organisations syndicales ou encore les associations auxquelles, affirment ses artisans, il leur sera d'ailleurs transmis incessamment. Farid Abdeladim