Apparemment, tout va pour le mieux entre le Pakistan et l'Inde, dont les relations n'ont jamais été au beau fixe depuis pratiquement 1947, date de leur partition. Une première entre ces deux voisins qui, lorsqu'ils ne se regardaient pas en chiens de faïence, se faisaient la guerre au Cachemire, une zone frontalière, et même à l'intérieur de leur propre territoire, par services interposés, Islamabad et New Delhi s'accusant réciproquement de fomenter des troubles, voire de commanditer des attentats terroristes, comme celui qui y a lieu devant le Parlement Indien et qui avait failli rallumer le feu entre les deux voisins. Mettant à profit la journée de matches de cricket opposant l'Inde au Pakistan, le président pakistanais Musharraf séjourne à New Delhi où il doit rencontrer par trois fois le Premier ministre indien Singh, du parti du Congrès des Gandhi, de loin, moins belliqueux que les nationalistes fondamentalistes auquel il a succédé l'an dernier et dont la politique à l'égard d'Islamabad aura été foncièrement intransigeante. En réalité, il a fallu les pressions de puissances environnantes mais, surtout, des Etats-Unis pour voir les deux puissances nucléaires de ce continent indien taire leurs animosités et ouvrir la voie à la négociation. Les deux pays ont entamé un dialogue global de paix en janvier 2004. Selon l'entourage de Musharraf, les pourparlers pakistano-indiens porteront essentiellement sur le Cachemire, territoire himalayen que se disputent les deux pays depuis la partition de 1947 et objet de deux des trois guerres qu'ils se sont livrées. Il faut relever que le voyage indien de Musharraf a été précédé par une caravane de la paix inaugurant, le 7 avril, des liaisons par bus entre les parties indienne et pakistanaise du Cachemire. Un geste symbolique symbolisant le rapprochement entre les deux pays rivaux, en dépit de menaces de jusqu'au-boutistes des deux camps. L'opération a été parrainée, côté indien, par Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès. Les deux peuples, à l'exception des islamistes du Pakistan et des indous fondamentalistes de l'Inde, souhaitent voir la ligne de démarcation entre leurs deux pays tomber comme le mur de Berlin. Cette ligne court sur 160 kilomètres. Au Cachemire, on pense que la solution finale est dans sa réunification. Des voix exigent le retrait aussi bien des Pakistanais que des Indiens et l'indépendance du Cachemire unifiée. On n'en est pas encore là. D. B.