Le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a reçu, hier matin, le président de la république arabe sahraouie, Mohamed Abdelaziz, à Madrid. Contrairement à l'annonce faite le 13 novembre dernier par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Benardinou, la rencontre s'est déroulée au siège du parti socialiste Psoe, au lieu du Palais de La Moncloa. Pour la première fois et à un très haut niveau politique, les entretiens entre les deux délégations, qui ont duré plus d'une heure et demie, ont axé sur les derniers développements de la question sahraouie au niveau international ainsi que la situation dans les territoires occupés. Le chef du gouvernement espagnol s'est montré très attentif aux doléances du président sahraoui. Selon le ministre conseiller de la présidence de la Rasd, M. Sidati, l'entrevue a été caractérisée par la franchise et a été bénéfique à plus d'un titre. En effet, Zapatero s'est engagé, selon la même source, à entretenir et à développer des contacts politiques d'un très haut niveau avec la Rasd et le Front Polisario et ce, en impulsant une nouvelle dynamique au processus de paix. Il a été convenu de multiplier les rencontres entre l'administration de l'ancienne puissance coloniale et le peuple sahraoui. Le président de la Rasd a réitéré les revendications sahraouies et signifié que le régime de Rabat demeure une source de blocage à la mise en application des résolutions des Nations unies portant sur l'autodétermination du peuple sahraoui. Le secrétaire général du Front Polisario a rappelé, selon le ministre conseiller, au chef de l'exécutif espagnol la dernière correspondance de Mohammed VI datant d'avril dernier adressée à Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies. Dans cette missive, le roi du Maroc avait remis en cause les décisions onusiennes et affirmé que Rabat n'est plus disposée à l'organisation du référendum d'autodétermination. Le président de la Rasd a exprimé les inquiétudes des Sahraouis. L'hôte de Zapatero a mis l'accent sur la nécessité d'encourager une contribution constructive du gouvernement ibérique à une solution juste et durable sur la base du processus onusien. Il faut signaler que la 30e Conférence européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucco 2004) devait être ouverte, hier soir, dans le Palais des congrès de Saragosse, en présence du président de la Rasd et de 500 délégués européens ainsi que des parlementaires. R. H.