L'opposition et les partisans de Hugo Chavez se sont affrontés vendredi dernier devant le plus grand complexe militaire du pays. Deux personnes ont été blessées dans les violents affrontements qui ont mis aux prises les grévistes et les manifestants favorables à Hugo Chavez. Des coups de feu ont été tirés depuis la foule des partisans du président vénézuélien, selon les agences de presse, blessant un garde national et un secouriste de la Protection civile. Les soldats ont dû recourir aux gaz lacrymogènes pour disperser les centaines de milliers de manifestants des deux côtés. La manifestation a dégénéré lorsque les deux parties se sont rencontrées au niveau du complexe militaire de Fuente Tiuna, où se trouvait le ministre de la Défense. Chaque camp demeure inflexible sur ses positions. L'opposition, dont la principale revendication est le départ du pouvoir de Hugo Chavez, exige un référendum consultatif pour le 2 février prochain. Elle a vainement appelé l'armée à la rejoindre dans son mouvement. La récente arrestation d'un général à son domicile, faisant partie des 150 militaires en rébellion est le motif de la manifestation des opposants vendredi. Maintenant, la situation est devenue plus complexe depuis que les partisans du président vénézuélien ont recours, eux aussi, à la rue pour demander le respect de la constitution. “Nous nous battrons aujourd'hui s'il le faut, nous descendrons dans la rue, avec ou sans armes, masqués ou non, et nous ferons tout ce qu'il faut pour défendre la constitution”, proclamait le chef de file des partisans de Chavez, Alberto Carrillas. Ces propos démontrent la détermination des vénézuéliens favorables au maintien du président à son poste, conformément aux dispositions de la constitution à user de tous les moyens pour contrecarrer l'opposition. Les jours à venir augurent d'une recrudescence de la violence, dans ce pays où les manifestations se transforment désormais en émeutes, à la moindre provocation d'une des deux parties. À chaque fois, l'armée est dans l'obligation de déployer un impressionnant dispositif de sécurité, pour éviter des affrontements. La timide réaction de la communauté internationale, restée très prudente dans son soutien au mouvement contre Chavez, a sérieusement limité le champ d'action de l'opposition. De son côté, le président vénézuélien estime que “le coup d'Etat de décembre” est sur le point d'être déjoué. En visite au Brésil, pour assister à l'investiture du président élu de ce pays, Chavez a affirmé : “En quelques semaines, nous reprendrons pleinement toutes nos opérations et nous l'avons fait savoir à nos clients de par le monde.” Sa sérénité contraste avec le radicalisme de l'opposition décidée à aller jusqu'au bout. K. A.