Le président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja, Kamel Moula, a indiqué que l'opérateur économique a besoin d'être rassuré sur le marché. Le wali de Blida, Mustapha Layadhi, a regroupé, cette semaine, les opérateurs économiques et les investisseurs pour une concertation et l'ouverture d'un dialogue, en vue de lever toutes les entraves qui bloquent les investissements dans la wilaya. Valoriser les biens existants, renforcer le foncier et offrir le maximum de facilité aux investisseurs porteurs de richesse et création d'emplois sont, a déclaré le wali, les priorités de l'Exécutif de la wilaya. Le wali, dans son intervention à appeler à la mise en place d'un comité de réflexion qui aura pour mission d'étudier tous les dossiers de demandes d'investissements. "Ce qui m'intéresse c'est uniquement le chiffre d'affaires des entreprises qui participe au développement de l'économie nationale", a fait savoir le wali, annonçant que certains projets d'investissements qui consomment trop d'eau ne seront plus accordés dans cette région où la nappe phréatique a trop diminué. Il a ajouté que "les foires anarchiques qui causent un énorme déficit aux commerçants réglementés ne seront plus autorisées à dresser leurs chapiteaux". Le wali refuse que la wilaya de Blida soit uniquement un dépôt de produits alimentaires caractérisée par une forte concentration de chambres froides. "Je me demande comment la wilaya de Blida accuse un énorme déficit en lait de consommation alors qu'elle a une usine qui fabrique ce produit ?" s'est interrogé le wali faisant allusion à l'usine de Beni Tammou rachetée par une firme étrangère spécialisée dans l'agroalimentaire et qui a pratiquement arrêté la chaîne de production de lait en sachet. En prenant la parole, Kamel Moula, président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi), a indiqué qu'aujourd'hui, l'opérateur économique a besoin d'être rassuré sur le marché dont le pouvoir d'achat des citoyens a fortement diminué. Il explique aussi que la dévaluation du dinar a provoqué une saignée aux entreprises économiques qui n'ont pas dégagé un bénéfice qui leur permettra de maintenir la production ou projettent de créer de l'emploi. Il a évoqué, également, les problèmes que cause la bureaucratie aux investisseurs. Pour lui, les lois adoptées pour assainir le climat des affaires ne sont pas efficaces devant la teneur de la bureaucratie. À titre d'exemple, il a cité un opérateur qui a investi dans la fabrication des médicaments avec un partenaire étranger et qui n'arrive pas à démarrer son projet bien qu'il ait acheté l'assiette de terrain chez un privé. Riadh Amor, président de la Chambre de commerce, a plaidé, quant à lui, pour la création d'une banque de données pour pouvoir identifier le tissu industriel dans la wilaya. Pour lui, cette opération a une grande importance qui facilitera la tâche aux investisseurs de connaître le potentiel de cette région en matière économique. Abordant la rareté du foncier dans la région, Riadh Amor suggère de soutenir le programme de création des start-up lesquelles, pour lui, ne demandent pas un grand espace et qui participent dans la création de la richesse et du savoir-faire. Un investisseur qui a bénéficié d'un lot de terrain dans la localité de l'Arba pour lancer une chaîne de production de thermos et tasses de café se trouve bloqué depuis deux années à cause de l'assiette du terrain dont une partie est occupée par une autre personne. Un autre investisseur dans les composants électroniques, est, également bloqué à cause de la construction de logements illicite sur le même terrain. Il faut souligner qu'un conseil de wilaya est prévu prochainement et il sera consacré à l'étude des dossiers des investissements dans la wilaya, dont le nombre dépasse les 1 300 dossiers. K. FAWZI