Entre la rentrée scolaire et l'envol des prix de produits de large consommation, le citoyen démuni ne sait plus à quel saint se vouer. "Où sont les contrôleurs des prix et les défenseurs du consommateur ?", s'interroge un père de famille tenant par la main deux enfants en bas âge au centre-ville de Aïn El-Hammam. En effet, à la veille de l'Aïd El-Adha et à l'approche de la rentrée scolaire, de nombreuses familles démunies se voient contraintes de céder aux exigences imposées par le marché. "Cette année, l'Aïd coïncidant avec la rentrée scolaire, fait rendez-vous avec les aoutiens, de France ou d'Amérique, nos émigrés, qui ne se préoccupent aucunement des prix affichés et nos commerçants s'alignent sur leur statut social et oublie les plus démunis", dira un vieux retraité. Si les tarifs sont inabordables dans la région de l'ex-Michelet, les prix sont encore plus hauts que les hauteurs du Djurdjura. Des fournitures scolaires qu'on semble ignorer encore pour quelques jours jusqu'aux vêtements pour enfants et le mouton du sacrifice viennent grever les budgets familiaux. "Il me faut deux mensualités pour me permettre de sacrifier un mouton de taille moyenne", dira un fonctionnaire de l'APC alors que les bestiaux, les clients, les véhicules et les piétons se disputent la chaussée et les trottoirs. Tous les prix sont à la hausse et ceux qui ne peuvent pas s'offrir le fameux mouton passeront sans doute par les vitrines et les étals des bouchers. Une villageoise affirme avoir vendu un bélier pour 60 000 DA alors qu'elle demandait 75 000 DA, il y a une semaine, ce qui fait dire à un père de famille que "je me contenterai d'acheter un morceau de viande pour pas plus de 4000 DA pour passer l'Aïd avec mes enfants et je leur donnerai ainsi ce dont ils ont besoin pour la rentrée et le tour est joué". Par ailleurs, un tour au marché "Tlatha", situé en ville, permet de relever les tarifs infernaux. Les œufs à 390 DA le plateau, le poulet à 370 DA le kg et la viande qui varie entre 1200 et 1500 DA le kilo. En ce qui concerne les fruits et légumes, les prix tiennent tête à la canicule qui assèche le produit. Les haricots qui perdent leur verdure se vendent quand même à 220 DA, au même titre que la courgette. La carotte atteint les 90 DA et la laitue quant à elle maintient son prix fou de 220 DA, entre autres, les fruits se maintiennent dans leur étals, de 180 ou 200 DA le kg de raisin, à 80 DA le kg de melon, en passant par des variétés de pommes et de poires locales qui naviguent entre 150 et 280 DA. À Aïn El-Hammam, la circulation est quasi impossible, un véritable calvaire qui montre que les gens ne cessent de faire leurs emplettes et tous les magasins sont pris d'assaut. "Quand on a des enfants, l'on ne peut s'empêcher de ne pas leur acheter des vêtements neufs, encore qu'ils sont de plus en plus exigeants", affirme un autre père de famille. "Je vous assure que j'attends avec impatience les 3000 DA d'indemnité de scolarité et des actions caritatives de notre association communale pour acheter les fournitures scolaires", nous confie une mère de trois enfants en âge scolaire qui ne possède aucune rente. LIMARA B.