À Feraoun, des villageois se sont insurgés en juillet dernier contre la rareté de l'eau due, selon eux, à une inéquitable distribution. Mais dans certains cas, c'est la gestion des ressources hydriques qui est décriée. La crise de l'eau persiste dans plusieurs localités de Béjaïa. En dépit des assurances des pouvoirs publics réitérées à maintes reprises afin d'endiguer ce problème, la rareté du liquide précieux se fait toujours sentir dans plusieurs villages de la wilaya. Cela, même si la production dépasse les besoins de la wilaya en eau, puisque 300 000 m3 d'eau sont produits par jour alors que les besoins sont estimés à 145 000 m3 par jour. En effet, en dépit de cet écart, des citoyens se plaignent toujours de la rareté, voire du manque d'eau dans plusieurs bourgades et villages. Il en est ainsi à Ighil Ali où l'eau est devenue une denrée rare, notamment dans les localités rurales. Si pour le reste de l'année l'eau est rationnée et distribuée selon des plages horaires, durant la saison estivale, c'est carrément le recours à la citerne qui comble le déficit. Selon des responsables locaux, plusieurs projets pour la réhabilitation des réseaux sont en attente de concrétisation, mais cela reste insuffisant pour étancher la soif de tous les habitants de la région. Seul un raccordement depuis le barrage de Tichy-Haf est à même de mettre fin à cette situation, ont-ils affirmé. Mais si l'eau manque dans certaines bourgades, c'est la mauvaise distribution qui est à l'origine des perturbations dans l'alimentation en AEP. Il en est ainsi à Feraoun où des villageois se sont insurgés en juillet dernier contre la rareté d'eau due, selon eux, à une inéquitable distribution. Mais si dans certains cas, c'est la gestion des ressources hydriques qui est décriée, dans d'autres, c'est carrément les citoyens qui sont à l'origine des perturbations dans la distribution de ce précieux liquide. En effet, outre les piquages illicites qui créent des déséquilibres dans l'alimentation en eau potable, les oppositions affichées par des citoyens au passage de certains réseaux sont parfois à l'origine du manque d'eau. C'est le cas de la localité de Kherrata où pas moins de cinq oppositions sont enregistrées. Il en est ainsi du projet de réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable, inscrit en novembre 2014, bloqué suite à l'opposition à l'opération de réalisation d'une conduite sur une piste privée, d'un autre projet qui date de 2012 et qui consiste en la réalisation, en équipement et électrification, d'un forage de 1 000 ml, ainsi que de l'étude et de la réalisation d'un transfert d'eau du barrage d'Ighil Emda vers la zone de Draâ El-Gaïd. Mais pas seulement. Dans d'autres régions, si ce n'est pas la rareté de l'eau qui pose problème, c'est sa qualité qui fait défaut. C'est le cas de plusieurs quartiers de Béjaïa où les habitants ont souvent recours à la bouteille d'eau minérale pour remplacer l'eau provenant du barrage de Tichy-Haf. "En raison de la qualité de l'eau qui coule des robinets, je m'approvisionne une fois par semaine en eau minérale", affirme un habitant d'Iheddadène. Pour rappel, lors d'une visite effectuée dernièrement à Amizour, le wali a affirmé que d'ici à 2018 toutes les villes de Béjaïa seront alimentées en eau 24h/24. Mais cela nécessite beaucoup d'efforts et de moyens dans un secteur qui n'a pas échappé à l'austérité. H. Kabir