Les fournitures scolaires coûteraient pour les bourses moyennes entre 8 000 et 9 000 DA par enfant. Les parents d'élèves vont devoir casser leur tirelire pour faire face au trousseau scolaire dont les prix se sont envolés sur le marché. Avec une hausse allant de 5 à 15 DA sur les articles accessoires (stylos, taille-crayon, gomme, crayon, etc.), de 15 à 30 DA d'augmentation sur les cahiers et de 200 à 500 DA sur les blouses et les cartables, la rentrée scolaire s'annonce très coûteuse financièrement. C'est du moins la tendance qui se dégage dans les grandes surfaces prises d'assaut depuis le 19 août dernier par les parents d'élèves qui voudraient bénéficier des ristournes sur certains articles scolaires. "Depuis la mise en place de la surface dédiée aux articles scolaires, nous avons écoulé des milliers de cartons, notamment sur le cahier, la blouse et le cartable. On reçoit des clients jusqu'à minuit et les rayons sont débordés de monde", nous a révélé ce jeune commercial rencontré dans une grande surface sur les hauteurs d'Alger. Notre interlocuteur affirmera que "les articles scolaires ont connu une hausse sensible cette année. Il n'y a pas une grande concurrence entre les fournisseurs. Ce sont les mêmes qui dominent le marché et cela retombe directement sur le parent d'élève. À la limite, si nous avions des articles scolaires produits localement et de bonne qualité, cela reviendrait moins cher". À chacun ses tendances, le trousseau scolaire coûterait pour les bourses moyennes entre 8 000 et 9 000 DA par enfant. Dans ce trousseau, on retrouvera des cahiers de 96 pages (77 DA), de 96 pages pour travaux pratiques (125 DA), de 64 pages (50 DA), de 192 pages (155 DA), une blouse de 640 à 1 215 DA pour les filles et une blouse de 900 à 1 215 DA pour les garçons, un cartable (sac à dos) et dont les prix oscillent entre 1 900 à 3 500 DA et une trousse à 300 DA (4e choix) et à 910 DA (1er choix). C'est dans les petits accessoires que les parents se perdent beaucoup plus à travers ces rayons où les fournisseurs imposent davantage des articles scolaires dont les prix sont souvent inabordables. Entourée de ses trois enfants, une maman témoigne : "Il faudra venir tôt et faire le tour de tous les rayons pour ne pas se perdre et découvrir les prix. Avant, on avait une ou deux marques et cela nous facilitait la tâche. Actuellement, il y a quatre marques. Donc, il faudra chaque fois faire le comparatif, que ce soit sur la qualité ou le prix." Si on reste sur le trousseau scolaire qui coûterait aux bourses moyennes, on retrouvera alors des bûchettes à 65 DA, des jetons éducatifs à 65 DA, une règle simple à 19 DA (4e choix), une ardoise à 275 DA, la pâte à modeler à 160 DA, un crayon à 16 DA, des ciseaux à 100 DA, 6 bâtons de craie à 32 DA, une gomme à 60 DA, un pack de stylos à bille (quatre couleurs) à 80 DA, la colle en stick à 135 DA et un rouleau de scotch à 19 DA. Pour les parents chanceux, c'est-à-dire ceux qui profitent des promotions (valables jusqu'au 10 septembre), les fournisseurs proposent un cartable gratuit dans les grandes surfaces pour les achats supérieurs à 8 000 DA. En face, dans l'autre rayon, ce sont plutôt les trousseaux des familles aisées qui sont proposés avec des cartables allant de 7 500 à 15 000 DA et des fournitures scolaires globales dépassant 20 000 DA sans... la blouse. "J'achète chaque année dans les grandes surfaces quatre trousseaux. Les achats me reviennent entre 25 000 et 30 000 DA par enfant, mais je suis satisfait de la qualité des produits. Cette année, en revanche, les articles scolaires sont trop chers. Je ne sais pas si cela est lié aux importations ou à la chute du dinar. Avec les livres scolaires, un enfant me reviendra près de 40 000 DA", témoigne ce père de famille, entrepreneur dans le secteur du bâtiment. La tendance est plutôt calme dans les marchés populaires où les articles scolaires sont abordables, même si les commerçants, pour la plupart informels, crient à la flambée des prix. "Pour le moment, les ventes sont très timides. On attend la rentrée scolaire pour connaître le rush habituel. Ceci dit, tous les prix ont été revus à la hausse. Heureusement que nos produits sont abordables, sinon c'est la faillite", nous explique un commerçant de Draria. À Douéra, Bab El-Oued, Khraïcia et Tixeraïne, les trottoirs sont déjà pris d'assaut par les vendeurs saisonniers. Pour la majorité, ils écoulent des marchandises à bas prix pour le compte des commerçants, monnayant une contrepartie à la fin de la journée. FARID BELGACEM