Cent hangars "intelligents" servant à la collecte et au stockage devaient être réalisés à travers les wilayas "leaders" en matière de production céréalière. Evoqué depuis près de deux années par la presse nationale et internationale, le projet de renforcement des capacités de stockage de la production nationale de céréales à concurrence de 10 millions de quintaux, puis ramené depuis les restrictions budgétaires qu'a connues le pays à 5 millions de quintaux, n'a toujours pas connu de début d'exécution. Ce projet devait être réalisé par une société américaine spécialisée dans la sécurité alimentaire et sanitaire des aliments, Blumberg Grain, en groupement avec une entreprise publique algérienne (Batimetal) et viendrait renforcer le réseau CCLS-OAIC. Bien que les prévisions de production de céréales ne soient que de 35 millions de quintaux (soit un niveau inférieur à la moyenne décennale de 40 millions de quintaux et quasiment au même niveau qu'en 2014), les capacités de collecte et de stockage de moyenne durée (inférieure à 6 mois) des céréales issues de la production nationale demeurent insuffisantes. Selon certaines sources, la collecte de la production nationale a connu, cette dernière décennie, une progression significative pour atteindre des pics de 20 millions de quintaux (2012-2013) avec en moyenne ces dernières années 16 millions de quintaux de céréales collectées. À ce rythme, on devrait atteindre à l'horizon 2020 d'après une étude récente du Bneder, basée sur le taux actuel de collecte, une moyenne de 21 millions de quintaux par an alors que les capacités de stockage ne dépassent pas 10 millions de quintaux. De plus, ces infrastructures datent pour la plupart de la période coloniale, et ne possèdent pas par conséquent les équipements idoines permettant une conservation adéquate du produit et limiter les pertes post récoltes au strict minimum. Le projet proposé par Blumberg Grain devait venir combler dans une première phase et en un temps record (délai de réalisation 19 mois) la moitié du déficit, soit 5 millions de quintaux. Aussi, 100 hangars "intelligents" servant à la collecte et au stockage prévu devaient être réalisés à travers les wilayas "leaders" en matière de production céréalière. Ils devaient être réalisés selon les normes américaines les plus récentes en matière de construction et de gestion de réseau de collecte et de stockage (gestion des stocks, accès sécurisé, réglage des conditions d'ambiance, traçabilité du produit, pertes inférieures à 5%...) par le biais d'un réseau internet privé relié à un centre de contrôle et de commandement logistique (CCCL) distant de dernière génération et qui serait le second à être réalisé par cette société. L'utilisation des dernières technologies va faire passer, dès le début de l'exploitation de ces infrastructures, le taux des pertes post-récolte estimé actuellement à 40% des volumes stockés, à moins de 5%. D'après une étude réalisée par le Bneder en 2016, cette réduction importante du taux de pertes post-récolte évoqué plus haut engendrerait un gain économique de 300 millions de dollars à l'horizon 2025. À plus court terme et d'après la même étude, le gain moyen annuel en devises (car en plus de la réduction drastique des pertes évoquées plus haut, il y aura une diminution proportionnelle des importations de céréales) serait de 180 millions de dollars dès l'entrée en exploitation des 100 unités de collecte et de stockage. Sur le plan de la rentabilité, l'analyse prévisionnelle des flux financiers du projet indique un TRI appréciable de 42% et un délai de récupération du capital de 5 ans. "À titre de comparaison, les 39 silos lancés en 2014 n'ont fait l'objet d'aucune livraison à ce jour, près de 4 années après leur lancement" relève-t-on. Pour rappel, ces 39 silos possèdent une capacité globale de stockage de 8,2 millions de quintaux pour un montant financier de 42 milliards de dinars, soit 5 milliards de dinars par million de quintaux stockés. À l'inverse, avec ce dernier projet de stockage horizontal, ce ratio serait uniquement de 3,8 milliards de dinars par million de quintaux stockés, soit un gain de 1,2 milliards de dinars par million de quintaux stockés, pour un délai garanti de 19 mois au lieu des 48 mois. Le projet créerait, affirme-t-on, dans sa première phase environ 1 000 emplois et assurera une formation de base des personnels en charge de ces 100 unités à la gestion de ces infrastructures modernes ainsi qu'une formation qualifiante de haut niveau aux TIC des cadres affectés au centre de contrôle, de commandement et logistique. Au total, le programme de renforcement de capacités et d'assistance technique concernera plus de 200 personnes. M. Rabhi