Dans une lettre adressée au ministre de la Culture, signée par 70 artistes et cinq associations culturelles (dont Liberté détient une copie), les signataires de cette pétition demandent le départ du directeur de la culture. Dans leur missive, ils affichent une confiance totale en la personne du ministre "connu pour ses prises de positions dans la défense des droits des artistes et des intellectuels". C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils s'adressent au premier responsable du secteur pour dénoncer "la gestion" du directeur de la culture de Bouira qu'ils accusent "d'être fondée sur le népotisme et le régionalisme, sans parler des grandes lacunes caractérisant sa gestion". Ils citent à titre d'exemple la rétribution des artistes qui se sont produits dans diverses manifestations, et ce, de manière subjective, "à la tête du client". C'est pourquoi, ajoutent-ils, "il serait souhaitable de dépêcher une commission d'enquête pour constater le mépris et le népotisme affichés envers nous par le directeur, ainsi que le clanisme". Certains voient en la personne du directeur un "frein" au développement de la culture en raison de sa "gestion catastrophique depuis qu'il a pris les rênes du secteur tant en qualité de directeur de la maison de la culture qu'en sa qualité de directeur de wilaya, sachant en outre qu'il est totalement étranger au monde de la culture", est-il mentionné dans la lettre. Ils l'accusent par ailleurs d'avoir "semé la zizanie entre les artistes". La gestion des infrastructures relevant du secteur de la culture est pointée du doigt : "Le théâtre Djamal-Amrani et le théâtre régional Amar-Laskri sont laissés à l'abandon." Ils dénoncent en outre l'utilisation des moyens de la direction à des fins personnelles : "Un véhicule appartenant à la maison de la culture a été mis à la disposition de sa famille à Béjaïa." Plus loin, ils déplorent que "le secteur de la culture soit transformé en commerce" et que "des rapports d'activités transmis à la tutelle soient erronés". "Un comportement qui a anéanti l'esprit de créativité", concluent-ils. A. DEBBACHE