Jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a donné son accord à la nomination d'Abdelkader Mesdoua, en qualité d'ambassadeur d'Algérie en France. Cette information nous a été confirmée hier par des sources diplomatiques algériennes à Paris. L'acceptation du Quai d'Orsay intervient une dizaine de jours seulement après l'introduction d'une demande officielle à ce sujet par le gouvernement algérien. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait, en effet, précisé, le 4 septembre dernier, que le Quai d'Orsay avait été sollicité pour agréer la nomination du diplomate algérien. L'arrivée de M. Mesdoua dans les locaux de la chancellerie sise 50 rue de Lisbonne à Paris, devrait se faire très prochainement. Le nouvel ambassadeur occupera le poste laissé vacant depuis le départ forcé de son prédécesseur, Amar Bendjama, en décembre 2016. Depuis, un chargé d'affaires, Saïd Moussi, avait été nommé pour expédier les affaires courantes. Mais sur un autre plan, l'ambassade n'a pas eu l'occasion de jouer vraiment son rôle de passerelle diplomatique. Il est question aujourd'hui de reprendre les choses en main. Le nouvel ambassadeur aura le soin de préparer la venue à Paris, du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui devrait prendre part, avant la fin de l'année, à la quatrième session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français, mis en place en 2012, au cours de la première visite en Algérie, de l'ex-locataire du Palais de l'Elysée, François Hollande. Le dernier round tenu à Alger, en avril 2016, avait, pour rappel, suscité bien des polémiques, notamment autour de la santé du président Bouteflika et de l'affaire d'évasion fiscale des Panama Papers. Les relations avaient, depuis, connu une certaine froideur entre Alger et Paris. La brouille a duré jusqu'à l'élection à la présidence française d'Emmanuel Macron qui avait envoyé, en juin dernier, son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian à Alger, afin de relancer la coopération entre les deux pays. Macron s'est lui-même engagé à se rendre en Algérie dans les plus brefs délais. Mais de toute évidence, les doutes sur la santé du président Bouteflika ont conduit au report de cette visite. En attendant que les choses s'éclaircissent, les officiels des deux pays semblent vouloir donner un coup de pouce au développement des rapports bilatéraux. La nomination par l'Algérie d'un nouvel ambassadeur à Paris symbolise en soi ce regain de dynamisme. Abdelkader Mesdoua semble d'ailleurs correspondre parfaitement au profil souhaité. À l'inverse de certaines personnalités politiques pressenties pour le même poste, M. Mesdoua est un diplomate de carrière, plutôt discret et, semble-t-il, très efficace. Outre ses missions auprès des autorités françaises, le remplaçant d'Amar Bendjama aura à superviser la gestion des affaires consulaires. Son arrivée en France intervient d'ailleurs au moment où un nouveau coordonnateur des services consulaires a été nommé au siège de l'ambassade. Celui-ci devra compléter l'opération de délivrance des passeports biométriques et améliorer la qualité des prestations des consulats. Une rencontre avec les chefs des postes consulaires devrait d'ailleurs avoir lieu bientôt, à moins qu'un mouvement n'intervienne avant. Samia Lokmane-Khelil