Après avoir interrompu toutes les négociations avec les Palestiniens, Benjamin Netanyahu soutient un projet de loi visant à modifier la constitution israélienne, pour doter le Conseil national de sécurité du pouvoir direct de déclencher des guerres. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a clairement apporté son soutien à un projet de loi visant à amender la loi fondamentale israélienne afin de doter le Conseil national de sécurité de la possibilité de déclarer la guerre ou d'ordonner une opération militaire qui mènerait à la guerre. Et comme cette structure, composée de 10 membres, est dépendante du Premier ministère, M. Netanyahu pourrait donc entraîner l'armée israélienne dans de nouvelles guerres d'agression contre la Palestine, voire s'attaquer à des pays voisins, comme la Syrie ou le Liban où son prédécesseur Ehud Olmert a subi un véritable revers en 2006 face au Hezbollah. Bien qu'il ait affirmé qu'il ne se référait à aucune campagne militaire ou calendrier en particulier, mais qu'il cherchait plutôt un "changement structurel", le Premier ministre israélien doit cacher son jeu. "Depuis plusieurs années maintenant, je pense que le cadre constitutionnel israélien n'est pas en mesure de gérer les défis militaires de notre époque contemporaine. Il faut un changement qui permette que des décisions critiques soient prises par le cabinet", a-t-il déclaré en marge d'une série de rencontres avec des hommes d'affaires mexicains et israéliens à Mexico, où il était en visite. Cette déclaration, rapportée par le Times of Israël, ne fait que confirmer les intentions du Premier ministre israélien, qui avait donné des instructions à son ministre de la Justice pour préparer ce projet de loi. Il avait également pris soin de désigner à la même période le commandant principal Meir Ben-Shabbat, du Shin Bet (services intérieurs), comme conseiller à la Sécurité nationale. En sa qualité nouveau conseiller à la Sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat, qui dispose d'une riche expérience dans la protection de la sécurité d'Israël, au sein du Shin Bet, facilitera la mission de M. Netanyahu à la tête de cette instance. Ceci étant, l'adoption de ce projet de loi permettrait au gouvernement d'autoriser le cabinet de sécurité à prendre des décisions sur une éventuelle entrée en guerre ou des initiatives susceptibles de mener à une guerre. De plus, des décisions pourraient être prises même si tous les membres du cabinet de sécurité ne sont pas présents au moment du vote. Le gouvernement israélien ne serait pas obligatoirement informé des décisions ou des raisons pour lesquelles elles ont été prises, selon le projet de loi. Et pour donner plus de chance de passer à ce projet de loi, le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu est passé jeudi à l'offensive contre la Cour suprême israélienne, qu'il accuse d'entraver le travail législatif de la coalition composée principalement de partis nationalistes et religieux. Deux ministres nationalistes, Naftali Bennett (Education) et Ayelet Shaked (Justice), ont rendu public un "plan" qu'ils entendent présenter aujourd'hui aux chefs de partis et qui vise à légiférer pour limiter les pouvoirs de la Cour suprême, selon un communiqué des services de Naftali Bennett. Merzak Tigrine