Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, est en visite à Alger. Il copréside aujourd'hui la réunion de la commission mixte algéro-russe destinée à booster les échanges entre les deux pays avec le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. L'économie sera au cœur de cette rencontre algéro-russe. Outre le renforcement du partenariat économique avec la Russie, Alexandra Novak s'entretiendra au cours de son séjour à Alger avec son homologue algérien sur les voies et moyens de stabiliser les marchés pétroliers. La Russie, la locomotive des pays producteurs non-Opep, et l'Arabie saoudite, le membre le plus influent de l'Opep, plaident pour une prolongation de l'accord Opep-non-Opep portant réduction de la production à hauteur de 1,8 millions de barils/jour au-delà de mars 2018. La visite du ministre russe à Alger constitue une opportunité pour obtenir l'appui de l'Algérie à cette initiative, une étape dans la construction d'un consensus Opep-non-Opep avant la réunion de l'Opep prévu le 22 septembre à Vienne. La conjoncture actuelle est très favorable à cet accord. Les prix du pétrole dépassent actuellement la barre des 55 dollars. Le baril de Brent de mer du Nord était coté hier à 55,150 dollars. La fourchette de prix 55-60 dollars semble arranger producteurs et consommateurs. Les cours sont confortés par les annonces de membres de l'Opep. L'Irak, par la voix de son ministre de l'Energie, cité par Reuters, a annoncé une réduction de sa production de 260 000 barils/jour, soit plus que l'effort qui lui a été demandé par l'Opep. Lundi, rapporte l'agence, l'Arabie saoudite a fait état d'une baisse de sa production à 10,01 millions de barils/jour. Ses exportations ont atteint en juillet leur plus faible niveau avec 6,683 millions de barils/jour contre 6,889 millions de barils/jour en juin. En dehors des questions pétrolières, la rencontre avec le ministre de l'Energie abordera sans doute les opportunités de développement du partenariat dans le secteur de l'énergie. Dans les hydrocarbures, il se limite principalement au développement par Gazprom et une autre compagnie russe de deux gisements au Sud-Est algérien. La compagnie gazière Gazprom voulait faire de l'Algérie un tremplin pour son expansion en Afrique. C'est resté une intention. Hors énergie, les échanges sont soutenus par les achats d'armes. Les volumes des échanges commerciaux restent très modestes. La Russie pourrait être un marché pour les produits agricoles algériens et des produits industriels. Les sociétés russes pourraient investir dans les infrastructures, le ferroviaire, la sidérurgie. En fin de compte, il s'agit de savoir si la visite d'Alexandre Novak va contribuer à impulser le partenariat stratégique entre les deux pays, ou s'il sera question beaucoup plus de coordination entre pays Opep et non-Opep, encore une sans lendemain, en termes de développement du partenariat économique entre les deux pays. K. R.