Cette situation financière critique a mis les entreprises dans le désarroi et les a contraintes à arrêter leurs activités. Les entreprises de l'électricité et du gaz chargées des projets de raccordement au gaz de nombreuses wilayas n'ont toujours pas reçu la totalité des créances qu'elles détiennent sur l'Etat. Les pouvoirs publics se sont engagés pourtant, il y a à peine deux mois, au paiement d'une partie de ces créances, estimée à 1 600 milliards de centimes. Ces sociétés n'ont perçu, jusque-là, que l'infime somme de 250 milliards de centimes, alors que le ministère de l'Energie leur a promis de débloquer le montant de 1 400 milliards de centimes avant la rentrée sociale. L'enveloppe perçue ne servira finalement pas à grand-chose. Cette situation financière critique a mis les entreprises dans le désarroi et les a contraintes à arrêter leurs activités. Elles sont quelque 200 sociétés à faire face à de tels écueils, à l'échelle nationale. Conséquence : le programme quinquennal 2010-2014 du président de la République lié au raccordement au gaz stagne depuis 3 ans. Les travaux devaient être achevés en principe en 2014. Trois ans plus tard, l'état d'avancement n'a pas dépassé le taux de 60%, ce qui a privé des milliers de foyers en alimentation en gaz dans plusieurs régions du pays au moment où l'hiver commence à pointer le bout de son nez... Cette promesse de paiement, faut-il le rappeler, a été faite par le ministère de tutelle après le sit-in tenu devant le Palais du gouvernement en juillet dernier par ces PME, organisées en Association nationale des entreprises de l'électricité et du gaz (Aneeg). Les dirigeants de ces entreprises ont été reçus au ministère. De hauts responsables de ce département ont promis de régulariser leur situation. Ainsi, le paiement devait se faire en trois tranches. La première qui a été dégagée est estimée à 400 milliards de centimes. Ce montant a été réparti sur les différentes sociétés de distribution (SD) relevant de Sonelgaz. Mais ce qui intéresse le plus ces entrepreneurs, c'est la deuxième tranche, évaluée à 1 000 milliards de centimes, attendue, en principe, pour la fin du mois juillet dernier. "Nous avons conditionné la reprise des travaux par le virement de cette somme qui permettra aux entreprises réalisatrices de régulariser leur situation vis-à-vis du fisc, de payer les dettes contractées auprès des fournisseurs et de payer les salaires des travailleurs", explique le secrétaire général de l'Aneeg, Ahmed Medjahed. Dans le cas où cette échéance ne serait pas respectée par la tutelle et que le versement de cet argent n'est pas effectué, les adhérents de l'Aneeg n'écartent pas l'éventualité de reprendre leur mouvement de protestation. Une troisième partie de ce paiement, de l'ordre de 200 milliards de centimes, était prévue également pour le mois de septembre en cours. Ce qui porte le montant total dégagé à 1 600 milliards de centimes. "À vrai dire, Sonelgaz nous doit plus de 2 600 milliards de centimes et le ministère n'a avancé qu'une enveloppe de 1 600 milliards de centimes, ce qui équivaut uniquement à la moitié des créances déboursée", tient à préciser M. Medjahed. Cela, sans compter, ajoute le SG de l'Aneeg, les 1 500 milliards de centimes des travaux réalisés pour le raccordement au gaz, non encore facturés. "Et pour régler définitivement le problème des créances, Sonelgaz doit payer en tout près de 4 000 milliards de centimes", avoue M. Medjahed. Les pouvoirs publics, observe M. Medjahed, n'ont d'autre alternative que de satisfaire les revendications de ces opérateurs en les payant dans les délais impartis afin qu'ils puissent parachever le programme présidentiel lié au raccordement au gaz de centaines de communes relevant des quatre régions du pays. B. Khris