Les trois formations de l'alliance islamiste réclament une révision, "dans les plus brefs délais", du code électoral pour atténuer les difficultés liées au dépôt des listes de candidature. Les partis de l'alliance Ennahda-El-Bina-El-Adala ont peiné à récolter, puis à valider les signatures pour les prochaines élections locales. Les dirigeants de ces formations ont invoqué, pour cela, les entraves dressées par l'administration en vertu d'un code électoral qui favoriserait les partis au pouvoir, le FLN et le RND, mais aussi les réticences des citoyens qui ont perdu confiance dans le jeu électoral. En effet, jusqu'à hier après-midi, les partis n'étaient pas encore fixés sur le nombre de wilayas où ils pourront participer à ces élections, en raison de ce problème de validation des signatures, comme nous le confiera le leader du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi. Selon ses dires, cette alliance sera, bien entendu, absente dans certaines wilayas qui nécessitent la récolte de signatures, en dehors des 25 wilayas où elle est exempte de cette mesure. M. Douibi a, d'ailleurs, qualifié cette situation de "véritable catastrophe" et de "carnage pour l'opération politique et électorale". "Nos partis et nos militants ont redoublé d'efforts pour rassembler le nombre de signatures de citoyens exigé par la loi, en fonction du nombre de sièges par commune et par wilaya, et qui dépasse parfois les 2 000 signatures", nous a-t-il expliqué, déplorant le sort réservé à ces listes par l'administration. "Une fois déposées auprès de la commission juridique, ils nous invalident 900 signatures et, dans certains cas, jusqu'à 1 500 signatures, sans motif apparent. Ils invoquent de multiples raisons, mais elles sont loin de nous convaincre", regrette-t-il. Pour notre interlocuteur, ce problème, ajouté à l'abstention et aux autres problèmes liés à l'environnement général, n'encourage pas à la participation des citoyens aux prochaines échéances. D'où sa revendication d'une "révision du code électoral, dans les plus brefs délais", qu'il a réitérée à l'occasion, car, selon lui, "on ne peut continuer avec ce code électoral, dont l'arrière-pensée n'est pas de faciliter la participation à l'opération électorale mais de semer des embûches sur le chemin de certains partis de l'opposition, en privilégiant les partis du pouvoir". Ce que nous confirmera, pour sa part, Kamel Kraba, en qualité de chargé de communication du mouvement El-Bina, en affirmant que, dans le cadre de l'alliance, sa formation a finalisé l'opération d'élaboration des listes électorales pour entrer dans une quarantaine de wilayas, non sans peine, a-t-il reconnu. Lui aussi fait état de problèmes liés à la validation des signatures dans de nombreuses wilayas. Selon lui, cette difficulté est créée par le logiciel mis en place au niveau des commissions de validation des APC, qui rejette systématiquement, et par centaines, les signatures "sans aucun motif apparent". Or, ce logiciel ne permet pas de connaître les motifs du rejet, ni à l'agent d'intervenir pour corriger d'éventuelles erreurs, dit-il encore. Pour le porte-parole du mouvement El- Bina, l'interprétation de certains articles de la loi électorale est "aléatoire", présentant pour preuve que ce qui s'est passé dans la wilaya de Batna où sa formation a été informée à la dernière minute qu'elle était tenue de présenter des signatures d'électeurs, alors qu'elle en avait été exemptée auparavant. Ce qui nécessitera l'introduction d'un recours auprès de la Haute instance de surveillance des élections. Amar Rafa [email protected]