Le Mouvement Ennahda ne croit toujours pas aux garanties de transparence des prochaines élections locales, prévues le 23 novembre. Son secrétaire général, Mohamed Douibi, a appelé, hier, le gouvernement d'Ahmed Ouyahia à s'engager publiquement que ce scrutin se déroulera dans des conditions de transparence totale. Le fait que l'Exécutif est présidé par un chef de parti, le Rassemblement national démocratique (RND) en l'occurrence, n'est pas un signe de confiance, estime le chef du parti islamiste engagé par des listes communes dans le cadre de l'Alliance Ennahda-Adala-El Bina, en prévision de ces joutes. « Nous appelons le pouvoir à mettre en place toutes les garanties politiques et légales pour l'organisation des prochaines élections dans la transparence totale », a déclaré Mohamed Douibi, dans un discours d'ouverture prononcé devant les cadres du parti, les députés et les présidents de bureaux de wilaya, à l'occasion de l'installation de la commission nationale de préparations des élections locales. Le secrétaire général du Mouvement Ennahda ne croit pourtant pas aux textes existants. Il revendique que soit «affichée une volonté politique claire». Et pour cause, enchaine-t-il, « la commission nationale chargée de l'organisation du scrutin au niveau central est présidée par le Premier ministre qui est chef d'un parti politique concurrent avec les autres formations politiques », dans une allusion à la couleur politique d'Ahmed Ouyahia. Cette situation «laisse planer des doutes sur la crédibilité de tout le processus électoral si la volonté politique et les garanties ne sont pas affichées », tranche-t-il encore. Douibi a profité de l'adoption du plan d'action du gouvernement au niveau du Conseil des ministres pour revenir sur ses axes, notamment en ce qui concerne «la promotion de la démocratie, de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance ». Des slogans qui se répètent à chaque fois, selon lui, mais que l'on ne voit pas sur le terrain. «On ne peut parler de promotion de la démocratie sans assurer les condition de transparence et de crédibilité des élections », a mis en garde le chef d'Ennahda. Rien que pour la première étape de préparation des élections du 23 novembre prochain, avec le retrait des formulaires auprès de l'administration concernée, Douibi pointe du doigt des « entraves » et de « diverses interprétations de la loi ». C'est pourquoi il appelle à « l'allègement des procédures bureaucratiques » et à « unifier l'interprétation des textes à travers l'ensemble des wilayas ». De telles « complications » dans le processus électoral, prévient-il, « sont de natures à favoriser l'abstention et à pousser le citoyen à bouder les urnes ». Mohamed Douibi, estime que « plus que jamais l'Algérie a besoins d'une volonté politique pour donner sens aux slogans » de démocratie et de bonne gouvernance et d'Etat de droit. « Il y va, conclut-il, de la réinstauration de la confiance entre le citoyens et les institutions de l'Etat, qui ne peut être réalisée que lorsque l'acte se joint à la parole ».