Le président du syndicat s'en remet au Premier ministre et au président de l'APN qu'il interpelle pour la prise en charge des revendications socioprofessionnelles de la corporation. Au lendemain du sit-in des hospitalo-universitaires, c'est au tour des praticiens spécialistes de santé publique de monter au créneau pour rappeler aux pouvoirs publics les revendications propres à leur corporation et qui n'ont pas, jusque-là, été prises en charge. Lors d'une conférence de presse organisée, hier, à la polyclinique d'Hussein-Dey, le président du syndicat, Mohamed Yousfi a, ainsi, interpellé le Premier ministre et le président de l'APN pour la satisfaction de nombre de ses revendications socioprofessionnelles, à commencer par la libération du projet de loi sur la santé qui est sous le coude de l'institution législative depuis une année. M. Yousfi qui a appelé, à cette occasion, la nécessité de l'instauration d'un dialogue de "confiance mutuelle", a également pressé le ministre de tutelle d'intervenir auprès du Premier ministre afin de libérer la prime d'intéressement au profit des spécialistes payés pareillement pour les trois grades et dont le dossier est sur le bureau du chef de l'exécutif depuis novembre 2015. Il a, aussi, interpellé le ministre de la Santé pour organiser en urgence le concours de spécialiste principal, prévu cette année mais qui n'a pas encore vu le jour, et de préparer celui de spécialiste-chef prévu en 2018. Le président du SNPSSP a réclamé, en outre, la levée de la discrimination dans l'imposition entre les praticiens spécialistes et les autres corps du même secteur, qui fait qu'une prime soit imposée jusqu'à de 35% pour les spécialistes et à titre forfaitaire à hauteur de 10% pour les hospitalo-universitaires, et ce, depuis plus de 15 ans. Et dans le même sillage, il a dénoncé la carte sanitaire suivant laquelle ont été opérés des transferts des services de santé publique vers des centres hospitalo-universitaires, avant 2013. Pour le président du SNPSSP, satisfaire ces problèmes est "essentiel", en ce sens qu'il participe au titre de mesures incitatives visant à encourager les praticiens spécialistes à rester dans le secteur public, et ainsi, à arrêter la saignée constatée ces dernières années. Il en veut pour preuve les chiffres relatifs à ce dossier, qui font état de 7 000 médecins spécialistes qui ont rejoint le secteur privé et plus de 12 000 qui ont quitté définitivement le pays pour aller s'installer sous d'autres cieux. Il a, dans ce cadre, longuement insisté sur l'impératif d'une politique nationale claire de santé, avant d'assener : "Nous avons un système de santé très malade", avant de poursuivre : "Si le gouvernement veut bien le prendre en charge il est le bienvenu, sinon, le personnel de la santé ne doit pas être le bouc émissaire de la faillite de ce même système." Abordant le drame de la parturiente de Djelfa, décédée, Mohamed Yousfi s'est dit "choqué que le gynécologue soit emprisonné", car il existe, d'après lui, "non seulement d'autres solutions mais aussi, d'autres problèmes beaucoup plus graves". Selon M. Yousfi, "il y a eu Djelfa, et il y en aura encore", si, dit-il, "on ne va pas vers la solution radicale concernant le système de santé". Une solution qui se résume, selon lui, en deux points : l'annulation du service civil, une mesure qu'il juge répressive et anticonstitutionnelle, et des activités complémentaires pour les spécialistes de santé publique. A. Rafa [email protected]