"La célébration du centenaire de la naissance de l'écrivain, anthropologue et chercheur, Mouloud Mammeri, doit marquer le lancement d'un travail scientifique et académique qui immortalisera son œuvre au fil des siècles", a affirmé jeudi à Tizi Ouzou le directeur du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi. Invité de la quatrième rencontre littéraire organisée par la direction de la culture à l'occasion de la deuxième édition du Salon du patrimoine immatériel, Slimane Hachi a estimé que "le travail qui se fait actuellement sur ce grand intellectuel algérien ne doit prendre fin à la fin de la commémoration du centenaire au 28 décembre prochain". Selon lui, l'héritage qu'a cédé Mouloud Mammeri doit constituer une référence sur les plans identitaire, culturel et littéraire pendant plusieurs siècles et même des millénaires. "Nous devons apprendre à compter au-delà de 100, car ce qu'a fait Mammeri peut constituer un repère de plusieurs générations. Nous devons apprendre à perpétuer ce lègue, à le faire connaître et le valoriser, car sans lui, l'Algérie n'aura pas connu l'anthropologie, l'archéologie et l'histoire", a-t-il observé. Slimane Hachi a souligné que certains textes que Mouloud Mammeri avait écrits comme la lettre qu'il a adressée le 30 novembre 1956 à Jean Sénac concernant les exactions coloniales commises en Algérie et les souffrances du peuple algérien, doivent constituer des textes fondateurs de l'école algérienne. "Les enfants doivent être élevés sur ses valeurs qui leur apprendront l'amour de leur pays à travers le sacrifice des générations passées pour l'indépendance de l'Algérie", a-t-il soutenu. Pour le directeur du CNRPAH dans lequel Mouloud Mammeri a mené toutes ses recherches archéologiques et les origines culturelles et identitaires de l'Algérie, ce grand penseur a su passer de la localité vers l'universalité grâce à son travail, son courage et son abnégation. Il a également réussi à sauver un grand héritage patrimonial immatériel qui constitue un témoin de l'identité nationale amazighe grâce à ses recherches sur l'Ahlil de Gourara, notamment, et la poésie kabyle ancienne. Des textes écrits par Mouloud Mammeri ont été lus à la fin de la rencontre en tamazight et en français par Slimane Hachi qui a invité les jeunes générations à lire et découvrir l'œuvre magnifique de cet écrivain de renommée mondiale, car la lecture est un bonheur qui ne peut être connu que par la lecture. APS