Les anciens appelés mobilisés par l'armée de la Ve Région militaire (Constantine) durant la décennie noire, de 1992 à 1996, ont observé, hier, dès 8h, un rassemblement de protestation régional devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Ils étaient des centaines, venus des wilayas dépendantes de la Ve RM, à avoir répondu à l'appel de la Coordination régionale des anciens appelés mobilisés de l'armée pour "revendiquer leurs droits". "Nous avons accompli notre service national entre 1992 et 1996 et qui est légalement d'une durée de 18 mois. Sauf que durant cette décennie noire, nous avons été mobilisés dans le cadre de la lutte antiterroriste. Aujourd'hui, nous sommes oubliés des autorités de notre pays qui ignorent nos doléances légitimes, soulevées depuis des années", nous a déclaré le coordinateur des anciens mobilisés de l'armée de la wilaya de Béjaïa, Ali Rezali. Il est bon de préciser qu'il y a deux catégories. Il y a "les rappelés du Service national (1994-1999)" et "les maintenus au-delà de la durée légale (18 mois) appelés les ‘18+6'". C'est cette dernière catégorie qui a organisé le rassemblement de protestation régionale, hier, devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Selon Ali Rezali, le coordinateur de wilaya de Béjaïa et membre de la Coordination nationale, il y a 14 000 "maintenus de l'armée" au niveau de la wilaya de Béjaïa et 200 000 à l'échelle nationale. Notre interlocuteur tient à préciser qu'il faut faire une distinction entre les rappelés du SN et ceux qui étaient au SN et maintenus après la durée réglementaire des 18 mois. "Nous demandons le même traitement avec les rappelés de l'armée qui ont bénéficié de la loi sur la réconciliation nationale", nous a déclaré M. Rezali. Cette catégorie d'appelés maintenue après l'accomplissement réglementaire du Service national de l'armée revendique une douzaine de points et, entre autres, la reconnaissance d'un statut de maintenu pour la lutte contre le terrorisme, le droit à une pension, la carte Chifa, l'accès aux soins aux hôpitaux militaires, le rappel des heures supplémentaires, etc. Lors de leur rassemblement, les membres de la coordination ont été reçus par le chef de cabinet du wali à qui ils ont remis leur plateforme de revendications. Le chef de cabinet du wali leur a, selon M. Rezali, promis de transmettre leurs doléances à qui de droit. "On attendra 15 jours, s'il n'y a pas de réponse favorable, on décidera d'une action d'envergure nationale", nous a déclaré le coordinateur des appelés maintenus de la wilaya de Béjaïa, M. Rezali, à sa sortie du siège de la wilaya. L. OUBIRA