Pour les riverains, il est contradictoire que les responsables qui se plaignent de l'absence d'initiatives recourent à celles-ci pour la gestion de ces espaces. Malgré les quelques retards enregistrés, le programme de réalisation et de réhabilitation des espaces verts et des aires de jeux continue son petit bonhomme de chemin à Constantine. Ainsi, en fin de semaine, 4 sites ont été mis en exploitation après des travaux de réhabilitation, lancés il y a plus d'une année de cela. Il s'agit de trois jardins urbains et d'une aire de jeux. Les trois jardins, espaces de détente et de loisirs, sont situés à Sidi Mabrouk, soit le jardin Beyrouth et celui de la cité du Bosquet, et au centre-ville, soit le jardin Benacer. Quant à l'aire de jeux, il s'agit d'un très beau stade de proximité situé à la cité Daksi-Abdesselam. À l'occasion de la mise en exploitation de ces infrastructures légères pour un montant global de 6 milliards de centimes, le wali de Constantine a annoncé le lancement d'un programme de réalisation et de réhabilitation de 10 nouveaux autres stades de proximité dans les deux communes de Constantine et du Khroub. Il est question, selon M. Saïdoun, de la réalisation de deux aires de jeux à Oued El-Had, d'une aire de jeux pour chacune des cités Zouaghi, Meziane et Benchergui ainsi que de la réhabilitation d'un stade à la cité Ferrad et d'un autre à l'UV 6, dans la nouvelle ville Ali-Mendjelli. Toujours dans le cadre de ce programme, et sur le site du complexe sportif Hamlaoui, il est question de la réalisation de 3 nouvelles aires de jeux et de la réhabilitation d'une quatrième. Au fur et à mesure de la réception de ces espaces de jeux, de loisirs et de détente, se pose le problème de leur protection et entretien, c'est à dire de leur gestion. Si pour les jardins publics, l'Epic de wilaya en charge de la gestion des espaces verts peut s'en occuper dans le cadre de la gestion déléguée des services publics, la situation n'est pas aussi simple pour les stades de proximité. Si le wali de Constantine en appelle aux associations des quartiers concernés pour gérer ces espaces, sur le terrain, les choses risquent de ne pas se dérouler selon les attentes, d'une part, des pouvoirs publics et, d'autre part, des publics utilisateurs. Pour une grande partie de riverains, il est contradictoire que les mêmes responsables qui se plaignent de l'absence d'initiatives de la part des associations de quartiers dans la gestion de la cité recourent à ces dernières pour la gestion de ces espaces publics. Certains stades de proximité, opérationnels depuis plus d'une année et gérés par ce type d'associations budgétivores en subventions, ne sont ouverts que pour les matchs des clubs qui leur sont affiliés, à des heures déterminées et contre des redevances données. Un sénior ou un écolier en quête d'un footing le matin n'est pas sûr de pouvoir profiter de ces espaces, pourtant créés grâce aux deniers publics. C'est comme si, après les parkingueurs, nous allons assister aux stadiers autoproclamés, avec la bénédiction de l'administration. Mourad KEZZAR