En reportant à plus tard sa promesse électorale de transférer la représentation diplomatique américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, le président américain semble vouloir accorder une véritable chance de réussite au processus de paix. N'ayant pas accordé beaucoup de place au conflit israélo-palestinien lors de sa campagne électorale, hormis sa promesse de déménager le siège de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, le nouveau président américain donne l'impression d'avoir changé sa vision sur ce dossier. Neuf mois après son installation à la Maison-Blanche, Donald Trump n'a non seulement pas mis à exécution sa promesse aux Israéliens, mais annonce son report à une date ultérieure en estimant qu'il faut d'abord donner une chance au processus de paix. "Je veux donner sa chance (à un processus de paix, ndlr) avant de penser à déménager l'ambassade à Jérusalem", a déclaré Donald Trump samedi dans un show télévisé, avant d'ajouter : "Nous prendrons une décision dans un avenir pas trop éloigné". Il espère donc relancer le processus de paix israélo-palestinien dans les meilleurs délais. Rappelons que la Maison- Blanche avait annoncé au début du mois de juin que Donald Trump, qui s'était engagé à plusieurs reprises à transférer la représentation diplomatique américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, avait finalement repoussé sa décision d'au moins six mois. Sa déclaration de samedi confirme donc son intention de vouloir traiter cet épineux dossier, qu'il a confié à l'instar de beaucoup d'autres très importants aux soins de son gendre Jared Kushner, qui est devenu à 36 ans l'un des hommes les plus puissants de Washington. Faut-il donc s'attendre à la relance prochaine des contacts entre les Israéliens et la Palestiniens ? Difficile de répondre par l'affirmative quand on connaît la position de l'actuel Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui est à l'origine de l'arrêt des négociations entre les deux parties. Rappelons que le processus de paix israélo-palestinien, sur lequel les prédécesseurs de Donald Trump à la Maison-Blanche ont échoué, est au point mort depuis le printemps 2014. La communauté internationale n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, ni l'annexion de sa partie orientale annexée en 1967. D'ailleurs, toutes les ambassades étrangères, y compris occidentales, sont installées à Tel-Aviv. En outre, alors que l'Etat hébreu considère la Ville sainte comme sa capitale "éternelle et réunifiée", les Palestiniens rejettent catégoriquement cette position et estiment au contraire que Jérusalem-Est doit être la capitale de l'Etat palestinien auquel ils aspirent. Et il s'agit de l'un des principaux différends entre les deux parties dans leurs négociations de paix, et sur lequel Israéliens et Palestiniens ont des positions très rigides. Il sera très difficile de leur arracher des concessions. Merzak Tigrine