Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), Abdelwahab Derbal, semble démuni face à l'argent sale dans les campagnes électorales. En visite de travail dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, hier, il a soutenu que "l'utilisation de l'argent en politique corrompt l'argent et la politique", estimant que la loi interdit "l'achat des consciences, mais il est difficile de tout contrôler. Il y a ce qui est contrôlable et ce qui ne l'est pas". Le président de la Hiise a souligné, par ailleurs, la nécessité de se confirmer à la loi et au code électoral lors des prochaines locales. "Nous devons œuvrer davantage pour l'amélioration du processus électoral dans notre pays, et cela nécessite beaucoup d'efforts, de patience et de militants, ainsi que l'implication efficace de toutes les parties concernées, dont la classe politique, la société civile et les médias, ainsi que tous les secteurs, avec l'objectif d'arriver à des élections saines", a-t-il estimé mais, selon lui, ce travail d'amélioration et de développement de l'acte électoral en Algérie doit être mené de façon continue afin d'arriver à une phase meilleure. M. Derbal a invité tous les médias écrits, radiophoniques et audiovisuels à s'attacher au professionnalisme et à la neutralité, et à éviter la diffusion de rumeurs en veillant à exercer leur profession dans le respect des règles déontologiques, afin de faire progresser l'action politique honnête. Il a aussi invité la presse et le citoyen à dénoncer tout dépassement ou fraude. "Nous sommes des partenaires et des alliés dans le processus de supervision des élections. Nous sommes tous tenus de forger une opinion publique consciente", a-t-il ajouté. Le président de la Hiise a relevé que tant que l'administration s'attache à la loi, à la neutralité et à l'article 193 de la Constitution, tant que la Hiise s'attache à l'article 194 de la Constitution et tant que les journalistes s'attachent au code d'honneur de leur profession, "nous serons tous des alliés". M. Derbal a souligné la nécessité de revoir en premier lieu la loi organique relative au régime électoral qui, selon lui, nécessite quelques ajustements afin de combler tout éventuel vide juridique. Il a également appelé à l'assainissement du fichier électoral national qui est considéré comme une étape importante dans le processus électoral. "Un assainissement peu fiable des listes électorales peut fausser le taux de participation aux élections", affirme-t-il. Chabane BOUARISSA