Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a annoncé, jeudi à Boumerdès, le lancement d'une refonte globale du système de la santé avec la mise en place d'un nouveau schéma organisationnel des soins en Algérie. "Nous allons mettre en place une nouvelle monographie du secteur de la santé pour chaque wilaya ainsi que le lancement d'un vaste programme de formation pour tous les personnels de la santé", a indiqué le ministre, ajoutant que son département et celui du ministère de l'Intérieur sont en train de mettre en place, à tous les niveaux, un plan pour renforcer la sécurité du personnel soignant de la santé. "En même temps, le personnel paramédical, les corps particuliers, comme les sages-femmes, bénéficieront d'une formation continue", a indiqué le ministre qui a saisi l'occasion, en faisant allusion à l'affaire de Djelfa, pour interdire à tout le personnel soignant de discuter avec la presse sur les problèmes qui peuvent survenir dans les structures sanitaires. "Quand vous avez un problème ou un décès, il est interdit au personnel de donner des détails ou des informations à la presse, ce sont les organes de communication, en collaboration avec les juristes, qui se chargeront de cette mission", a-t-il averti. Et d'ajouter : "De son côté, le citoyen, comme le lui confère la Constitution, peut saisir la justice en cas de besoin." Dans le même sillage, il a affirmé que son département a déjà engagé des experts pour travailler sur le dossier des parturientes et de la mortalité des bébés dans les services de la santé. "Nous devons connaître les causes réelles des décès et nous devons travailler pour écraser le chiffre de 57 décès pour 100 000 naissances." Le ministre a également indiqué qu'un dossier sur les opérations et projets prioritaires à "dégeler" sera soumis au Premier ministre en fonction de la carte sanitaire et des besoins de la population. Sur les problèmes que rencontrent les citoyens et le personnel médical, notamment le déficit d'encadrement (radiologues, gynécologues, conditions de travail et autres), qui lui ont été soumis par les médecins, le ministre, tout en rappelant la stratégie visant la valorisation des moyens et des investissements mise en place par l'Etat, a exhorté les directeurs des établissements à signer des conventions avec le personnel exerçant dans le privé, notamment avec les radiologues. "Nous devons décentraliser certaines décisions pour apporter des améliorations dans le secteur", a-t-il renchéri, précisant qu'un accord a été signé dernièrement avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, portant relèvement des postes pédagogiques ouverts dans les spécialités médicales et paramédicales. Une mesure susceptible, selon lui, d'atténuer le déséquilibre dans la distribution de la ressource humaine spécialisée. M. Hasbellaoui, qui dit prôner le dialogue et la concertation à tous les niveaux, a néanmoins averti "qu'il ne veut plus de conflit entre l'administration et les services de santé car nous ne voulons pas imposer un schéma d'organisation si celui-ci n'obtient pas l'adhésion de tout le monde". À noter que M. Hasbellaoui, qui a visité l'hôpital de Boumerdès, a annoncé que celui-ci ouvrira ses portes avant la fin de l'année 2018. Le ministre a également inspecté le chantier du projet de l'hôpital psychiatrique de 120 lits de la commune de Boudouaou, avant de se rendre à Bordj Ménaïel, où il a procédé à la baptisation de l'hôpital de la ville du nom du moudjahid Amar Ouamrane. Il s'est enfin rendu à l'hôpital de Dellys, où il s'est longuement entretenu avec le personnel et les travailleurs. M. T.