Les villageois disent n'avoir jamais vu un élu local dans la région et sollicitent l'intervention du premier responsable pour atténuer leurs souffrances. Même si le village de Djamrie (commune de N'sigha) n'est situé qu'à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Khenchela, ses 400 habitants se déplacent toujours à l'aide de moyens rudimentaires et à dos d'âne, et ce, à cause des routes impraticables. Pour cela, les transporteurs ne s'aventurent jamais pour assurer la liaison entre la route nationale et le village. Pis, les villageois ne connaissent pas encore les vertus du gaz de ville. Ils utilisent encore le gasoil ou le bois pour se chauffer et se nourrir. Mieux, ce qui est considéré comme l'un des plus importants regroupements d'habitations de la commune de N'sigha ne dispose même pas d'une salle de soins ou d'une salle d'accouchement. "Ici, les femmes accouchent à la maison, il n'y a même pas une ambulance pour évacuer les patientes vers la maternité de Khenchela", nous a affirmé un habitant du village. Et de renchérir : "Cette situation est à l'origine de nombreuses maladies et du taux élevé de mortalité des mères et des enfants." Par ailleurs, les habitants de Djamrie méconnaissent les réseaux d'AEP. Ils s'approvisionnent en eau potable en creusant anarchiquement des puits. Ces derniers sont, dans la plupart des cas, non contrôlés, accentuant ainsi les risques de maladies à transmission hydrique (MTH) qui sont omniprésents. Les réseaux d'évacuation des eaux usées sont aussi inexistants. La scolarité des enfants du village est aussi le parent pauvre de cette localité, qui ne dispose que de 2 salles de cours. Généralement, les parents sont dans l'obligation d'interrompre la scolarité de leurs enfants durant les premières années du cycle primaire. Enfin, les odeurs provenant de la décharge publique, le danger d'animaux sauvages (sangliers et loups) inquiètent également les habitants, qui ont peur pour leurs cultures maraîchères. Les villageois, qui disent n'avoir jamais vu un élu local dans la région, demandent l'intervention du premier responsable de la wilaya pour atténuer, un tant soit peu, leurs souffrances. Siham Boughediri