La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué, hier, que l'une des priorités de son secteur est de mettre fin à l'échec scolaire qui touche, selon elle, un taux de 10 à 20% des élèves de la 2e année primaire et les classes transitoires entre les cycles primaire et moyen, et entre les cycles moyen et secondaire. Lors d'un point de presse organisé en marge de l'installation du Conseil national des programmes (CNP), Mme Benghabrit a indiqué que son département a défini plusieurs hypothèses pour expliquer ce nombre important d'élèves en proie à l'échec scolaire, notamment la non-prise en charge de la multiplicité de l'intelligence chez les élèves. Ce qui nécessite, a-t-elle dit, une formation spéciale des enseignants et des inspecteurs qui les accompagnent, que le secteur de l'éducation nationale est en train d'élaborer. Lors de son allocution, la ministre a indiqué que pour le règlement du problème de l'échec scolaire, son département œuvre à travers la stratégie nationale de traitement pédagogique à "la prise en charge des difficultés d'apprentissage et les disparités entre apprenants en termes d'intelligence", fixant les objectifs attendus des programmes scolaires, qui "doivent contribuer à l'édification d'une véritable culture commune, en tant qu'élément du projet de société qui permet aux citoyens de demain de se comprendre mutuellement". D'autant plus que, dit-elle encore, "la société tout entière attend de nous la réalisation de ce saut qualitatif, nous ne devons pas la décevoir". La ministre a, d'autre part, relevé la complexité de son secteur, pour rappeler les insuffisances qui sont mises en évidence par les résultats des élèves lors des compétitions internationales, à l'instar du programme international, le suivi des acquis des élèves, désigné par le programme Pisa. Et ce, avant de résumer les attentes de l'école, qu'"elle dispense à nos enfants deux choses essentielles : les compétences scientifique, sociale et culturelle, et les valeurs de notre algérianité avec l'ouverture sur autrui". Le Conseil national des programmes, installé par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, est une instance nationale consultative chargée d'émettre des avis et faire des propositions sur toute question relative aux programmes, méthodes, horaires et moyens d'enseignement. Ce conseil prévu par le décret exécutif n°15-307 du 6 décembre 2015 a pour mission de proposer la conception générale des enseignements et la formulation des objectifs généraux de l'enseignement à partir des finalités de l'éducation. Sa feuille de route sera tracée ultérieurement, et s'inscrit dans la continuité de la commission nationale des programmes qui, comme l'a indiqué sa présidente Farida Ghettas, qui a tenu à lever l'amalgame entre la mission de cette instance et celle des éditeurs des manuels scolaires, afin de disculper des erreurs d'édition des livres scolaires, doit être, selon elle, utilisée comme moyen pédagogique, d'autant plus que leur nombre a été significativement réduit. La ministre a indiqué que toutes les propositions sont prises en compte dans cette opération, y compris pour les manuels réédités, mais, a-t-elle tenu à dénoncer certains qui ont des idées figées, loin de toute ouverture et qui donnent leurs avis, y compris au sujet du contenu des textes. S'agissant enfin de l'action de protestation des intendants et des adjoints d'éducation, la ministre de l'Education a indiqué que son département n'avait reçu aucun préavis. AMAR R. [email protected]