Dans un rapport adressé jeudi au conseil de sécurité, le SG de l'ONU a tiré la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation dans laquelle se débattent les réfugiés sahraouis en accusant les forces armées du royaume alaouite, stationnées sur le territoire du Sahara occidental. Même s'il ne signale pas de violations du cessez-le-feu en vigueur entre les deux parties en conflit, le rapport a mis l'accent sur “l'installation continue de nouveaux radars et moyens de surveillance” par l'armée marocaine “au niveau de plus de 40 sites sur toute la longueur du mur de défense” et “les manœuvres à tirs réels”. Le front Polisario est aussi accusé dans le document de procéder à un “déploiement continu d'une unité armée dans la zone appelée Fort espagnol”, et d'effectuer des “incursions répétées dans la zone tampon par des membres armés du Polisario”. Les récentes déclarations de responsables sahraouis n'excluant pas qu'une “reprise des armes était peut-être plus proche que jamais”, en raison des nombreuses provocations militaires marocaines, ont été relevées par le SG de l'ONU, qui n'a pas manqué de faire part de sa profonde préoccupation. Il a aussi appelé le Polisario à libérer tous les prisonniers marocains encore détenus. Devant cet état de fait, Annan recommande la prorogation pour six mois du mandat de la Minurso, jusqu'au 31 octobre prochain. Mieux, “compte tenu de la gravité de certaines des violations décrites, on pourrait examiner la question de son renforcement”, insiste Kofi Annan. Dans ce cadre, il estime qu'une réduction des effectifs de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, que le Conseil de sécurité lui avait demandé d'étudier, “ne serait pas souhaitable au stade actuel”. En attendant, le Conseil de sécurité a prévu des consultations, puis une réunion formelle sur le Sahara occidental au cours de cette semaine. K. A.