Les parlementaires européens appellent ce pays à «éliminer tout traitement inéquitable des militants sahraouis devant la justice marocaine». Que faut-il pour que le Royaume chérifien reconnaisse le principe de l'autodétermination d'un peuple sahraoui qui végète? La question est pertinente d'autant plus que le Maroc fait toujours preuve d'obstination. Un entêtement pointé du doigt par le rapport des eurodéputés, réunis ce week-end à Bruxelles. «Le Maroc occupe le territoire sahraoui sans y avoir le droit territorial», a dénoncé une eurodéputée. Elle reproche aux gouvernements d'Europe et à la Commission européenne d'«avoir confié entièrement la responsabilité de gérer ce conflit aux Nations unies, comme s'ils avaient peur d'y participer, alors qu'ils savent qu'il empêche l'unité de la région Maghreb». Ces déclarations lourdes de sens, mettront le Royaume chérifien devant ses responsabilités et exhortent les pays du Vieux Continent à agir seuls quand la sonnette d'alarme, comme celle du Sahara occidental, est tirée. Lui emboîtant le pas, M.Kasoulides, autre eurodéputé, affirme qu'il s'agit des «atteintes récurrentes commises par le Maroc contre les droits de l'Homme des Sahraouis, notamment la liberté d'expression, d'association, de manifestation, de communication et d'accès à la justice». Certes, le Maroc, et ce n'est pas une première, excelle dans la violation des droits. Dans ce contexte, le parlementaire européen appelle ce pays à «éliminer tout traitement inéquitable des militants sahraouis devant la justice marocaine». Abondant dans ce sens, M.Kasoulides revient sur deux questions majeures: des conditions de vie dans les camps de réfugiés ainsi que celles des disparus. Durant cette réunion, nombreux sont les députés du Parlement européen qui ont souligné la nécessité de ce rapport et son intervention au moment opportun. Ce «regard humanitaire» est nécessaire, souligne un des membres du Parlement, compte tenu de la détérioration de la situation des populations sahraouies dans les territoires occupés. L'ensemble des remarques et recommandations faites par les eurodéputés, ont été saluées par M.Sidati, représentant du Front Polisario auprès de l'UE. Il qualifie de «positif» également le fait que la délégation, dans son rapport, mette l'accent sur la gravité de la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, et exprime sa vive préoccupation à ce sujet. S'agissant des autres recommandations, la délégation du Parlement réclame au secrétaire général de l'ONU et notamment au Conseil de sécurité, l'extension du mandat de la Minurso au domaine des droits de l'Homme. Et de rejoindre par cet appel, la décision de plusieurs organisations internationales à l'instar de Human Rights Watch, International Amnesty, Freedom House. L'Agence sahraouie de presse (SPS) s'inquiète, quant à elle, de l'état de santé des prisonniers politiques détenus dans la prison de Boulemharez à Marrakech. Ces prisonniers observent, faut-il le rappeler, une grève de la faim depuis le 13 février dernier. A cela, l'Administration marocaine fait la sourde oreille.