Le parti de Benflis s'est dit "conforté dans sa conviction que le pouvoir en place persiste dans ses pratiques frauduleuses pour assurer sa survie". Le bureau politique (BP) de Talaïe El-Houriat, réuni sous la présidence d'Ali Benflis, a dénoncé, hier, l'attitude de l'administration à l'égard du parti, estimant que la fraude électorale a bel et bien été enclenchée avant même cette échéance. "Le rejet massif de dossiers de candidature de notre parti pour des motifs fallacieux, rejets souvent confirmés par les juridictions de recours aux ordres, les intimidations des citoyens pour les dissuader d'accorder leur parrainage à ces listes, les abus de pouvoir et l'arbitraire ont constitué une barrière administrative quasiment infranchissable dans la plupart des wilayas du pays", a affirmé le parti de Benflis. Accusant l'administration d'avoir "dépassé ses prérogatives", Talaïe El-Houriat a estimé que celle-ci "devait se contenter de vérifier si les candidats remplissaient les conditions exigées par la loi électorale". Devant cet état de fait, le BP dénonce et condamne avec vigueur l'attitude adoptée par ceux-là mêmes qui étaient chargés de donner un minimum de crédibilité à cette opération par leur neutralité et leur impartialité et ont finalement obéi aux instructions non écrites pour bloquer les listes de Talaïe El-Houriat, affirmant que le BP "est malheureusement conforté dans sa conviction, maintes fois exprimée, que le pouvoir en place persiste dans ses pratiques frauduleuses pour assurer sa survie, qu'il n'est pas disposé à rendre la parole au peuple souverain en organisant des élections propres et loyales et que le prochain scrutin, comme les précédents, portera les marques de la fraude électorale". Saisissant cette opportunité, M. Benflis a appelé les cadres et les militants du parti "pour se mobiliser et saisir l'occasion de la campagne électorale pour sensibiliser le citoyen sur le fait que la crise multidimensionnelle que traverse notre pays est d'essence politique et sa solution est politique et faire connaître les vues du parti autant sur les grandes problématiques nationales que sur la gouvernance et le développement locaux et sa proposition de sortie de crise à travers une démarche pacifique, négociée, consensuelle et graduelle". Au plan économique, ce parti déplore le recours à la planche à billets. Convaincu qu'il existe d'autres choix, le parti de Benflis propose de mobiliser les ressources du secteur de l'informel, de juguler l'évasion fiscale, de recouvrir les crédits bancaires considérables accordés à des "privés", d'entreprendre des réformes structurelles indispensables et urgentes, d'assainir l'environnement des affaires pour mobiliser l'investissement national et étranger, et de mettre en place une stratégie intelligente pour la mobilisation de ressources extérieures à des conditions favorables destinées à des secteurs productifs créateurs de richesses. Au plan social, le BP a exprimé son inquiétude quant aux retombées des choix du gouvernement sur les couches vulnérables, mais aussi sur la classe moyenne, entraînant l'érosion du pouvoir d'achat des ménages et ouvrant la voie à des mouvements légitimes de contestation sociale porteurs d'instabilité. Le parti de Benflis appréhende également l'ampleur que prend le phénomène de l'émigration clandestine de familles entières, les conditions difficiles dans lesquelles s'est effectuée la rentrée scolaire, notamment dans la distribution du livre scolaire, la fermeture de nombreuses cantines scolaires et les querelles idéologiques et religieuses qui prennent l'école en otage. FARID BELGACEM