Si quelques-uns des réseaux doivent être livrés entre 2006 et 2009, d'autres seront finalisés en 2012. Quatre-vingts millions de voyageurs par an et quinze millions de tonnes de marchandise, tel est l'objectif attendu de la modernisation du chemin de fer algérien à l'horizon 2012. Pour ce faire, l'état met le paquet. 500 milliards de dinars ont été alloués pour la remise à niveau du réseau ferroviaire national. C'est en fait plus de 70% de l'enveloppe consacrée à tout le secteur des transports qui, elle, est de 700 milliards de dinars. Dans son discours d'ouverture de la conférence sur le développement du chemin de fer organisée, hier, par son département à l'hôtel El Aurassi, le ministre des transports, Mohamed Maghlaoui, a affirmé que ce secteur devra “reprendre sa véritable place de locomotive du développement et regagner ses lettres de noblesse”. “C'est pour créer les conditions du retour à la croissance et corriger les déficits du service public constatés au quotidien par le citoyen que nous voulons accélérer le rythme de l'investissement dans les infrastructures du transport, notamment dans le chemin de fer, sachant que ce dernier occupe dans le processus des échanges une place privilégiée en tant que moyen puissant de déplacement des biens et des personnes”, a ajouté l'orateur qui a avoué que l'Algérie ne peut prendre, à elle seule, un tel projet. Les crédits concessionnels viendront certainement consolider ce programme quinquennal. C'est le cas, entre autres, du projet du réseau ferroviaire de la banlieue algéroise, attendu en 2010. Evalué à 10 milliards de dinars, ce réseau auquel est associée la société française Alstom, et dont la capacité est de 54 millions de voyageurs par an, sera réalisé avec un apport en devises assuré par l'Agence française de développement. Cinq autres projets sont inscrits au programme. La rocade nord Oran-Alger-Annaba, les lignes Mechria-Béchar, Béni Mansour-Béjaïa, Touggourt-Hassi Messaoud, Boughzoul-Aïn Ousséra-Djelfa et Alger-Tizi Ouzou-Oued Aïssi, dont le marché est déjà confié à une société turque et à une entreprise algérienne, sont autant de projets d'investissement qui seront d'un grand apport, selon les responsables du ministère des Transports, à la relance de l'économie nationale. Les appels d'offres, pour les chantiers qui n'ont pas encore démarré, seront lancés au plus tard en juin prochain, a souligné le ministre qui a retracé également les différents chantiers de son département, en l'occurrence la rénovation des téléphériques, du port d'Alger — source de congestion de la circulation —, la livraison de l'aérogare en 2006 et celle du métro d'Alger en 2008. évoquant la création d'une autorité d'organisation des transports urbains, le conférencier a affirmé que le projet de transport maritime n'est pas tombé à l'eau du fait qu'il n'est pas budgétisé. “C'est la Cnan et le port d'Alger qui s'occuperont de ces projets commerciaux”, a-t-il expliqué avant d'aborder les tarifs appliqués par les transporteurs privés. Pour lui, “si les tarifs des transports urbains sont fixés par l'état, ce n'est pas le cas pour ceux des longues distances qui sont régulés par la seule règle du marché”. Mais ceux qui ne respectent pas ces normes, et ils ne sont pas nombreux dit-il, “on s'en occupera”. La réhabilitation du transport public urbain est notre préoccupation, déclarera Mohamed Maghlaoui qui a la ferme conviction que les projets annoncés seront réalisés dans les délais. K. D.