Le mouvement de solidarité avec les travailleurs de Cevital et en faveur des investissements s'est élargi, hier, avec la naissance de cinq comités citoyens à Constantine, Blida, Skikda, Tizi Ouzou et Sétif. Les multiples blocages que rencontre le groupe Cevital, empêché, notamment et à maintes reprises, de décharger, au port de Béjaia, des équipements destinés à ses unités industrielles, n'ont, visiblement, pas laissé indifférents les citoyens à travers le territoire national, et la naissance de comités de soutien dans plusieurs wilayas, ces derniers jours, démontre que la conscience citoyenne ne pouvait s'embarrasser d'une attitude désintéressée devant la persistance de l'arbitraire. C'est ainsi que de manière successive, des groupes de citoyens ont pu s'organiser dans différentes régions du pays pour mettre en place des comités chargés d'exprimer la solidarité avec le premier groupe privé algérien. Ainsi, après celui de Béjaïa, très actif sur le terrain depuis des mois, et celui d'Oran, quatre nouveaux comités ont vu le jour durant la seule journée d'hier, à savoir à Constantine, Blida, Skikda et Sétif. à Constantine, ce sont les travailleurs de l'unité four à chaux, située dans la zone industrielle d'El-Khroub, et des hommes d'affaires qui ont décidé de se mobiliser pour dénoncer le blocage des investissements à travers la région de Constantine et tout le territoire national. C'est le président du comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements de la wilaya de Béjaïa, Kaci Samad, qui a procédé à l'installation de ce comité de soutien, en présence des travailleurs de la zone d'activité de la wilaya, des membres du mouvement associatif et de citoyens. Ces derniers, avec qui nous nous sommes entretenus, hier, ont tenu aussi à apporter leur soutien aux travailleurs du groupe Cevital, et ont appelé à libérer les initiatives pour la relance des investissements et partant la création d'emploi. Ils ont aussi appelé à lever les obstacles qui se dressent devant les projets du groupe et à mettre fin à la discrimination quand il s'agit d'initiatives de ce groupe, notamment les blocages au port de Béjaïa. à Blida, des dizaines de citoyens se sont réunis à l'usine MFG de l'Arba pour se structurer en comité de soutien aux investissements afin de réclamer la levée des blocages auxquels fait face le groupe Cevital. C'est ainsi qu'une cellule de 25 personnes a été désignée pour organiser le mouvement de solidarité en question. Le comité comprend un président, en la personne de Slimane Oumohand, une vice-présidente chargée de la communication, Mme Amel Ichir, un vice-président qui s'occupera de la structuration, Cherif Talbi, et un secrétaire général, Abderahmane Talbi. Les présents se sont entendus pour organiser une desserte par bus à mettre à la disposition des citoyens voulant participer à la marche prévue dimanche prochain à Béjaïa pour dénoncer les obstacles administratifs auxquels font face le groupe Cevital et d'autres investisseurs sur le territoire national. Afin de soutenir leurs collègues de l'unité de trituration de graines oléagineuses de Béjaïa et leur exprimer leur solidarité, des dizaines de travailleurs des filiales du groupe Cevital se sont réunis, hier, devant l'usine Brandt, située dans la zone d'activité de la wilaya de Sétif. Les protestataires, qui ont dénoncé "le blocage des investissements", ont annoncé la création d'un comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques. "Nous nous sommes organisés pour protester contre le blocage des investissements du groupe Cevital, notamment à Béjaïa. Si les hauts responsables de l'Etat n'interviennent pas, nos postes d'emploi seront menacés et la création de richesse sera compromise", dira Mohamed, un employé de Brandt Algérie. De son côté, Walid, cadre dans une autre filiale, a indiqué qu'il fait partie des effectifs de Cevital depuis 2009. Notre interlocuteur, soutenu par son frère venu pour exprimer sa solidarité avec les travailleurs du groupe d'Issad Rebrab, n'a pas mâché ses mots pour dire que "les pratiques qui visent à bloquer les investissements du groupe Cevital sont inacceptables et ne feront qu'aggraver la situation sociale des travailleurs." Le licenciement des travailleurs, qui ont peur pour leur avenir et celui de leurs familles, mettra en péril la situation de plusieurs familles de la région. "Au niveau de la nouvelle usine Brandt Algérie, Cevital compte créer pas moins de 7 500 postes d'emploi à la fin de l'année 2018. C'est le rêve des jeunes de toute la région", affirme Salim qui dénonce le silence du gouvernement, tout en tenant à souligner qu'il militera énergiquement pour la sauvegarde du groupe qui assure près de 18 000 postes d'emploi directs au niveau national. La wilaya de Tizi Ouzou a, elle aussi, vu la naissance, hier, de son comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital. Ce comité a été installé à l'occasion d'une rencontre qui a regroupé des travailleurs du groupe, des militants associatifs, des citoyens ainsi que des parlementaires, des élus et des militants politiques, au siège de l'unité de production des eaux minérales Lalla Khedidja, située dans la localité des Ouadhias, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou. Au terme de la rencontre, c'est Aïssa Guendoud qui a été élu président du comité pour Tizi Ouzou alors que Saliha Aït-Mohamed a été élue chargée de la communication et Ahcène Menad, chargé à la structuration. Avant de procéder à l'installation officielle dudit comité, le porte-parole du comité citoyen déjà créé à Béjaïa, Mourad Bouzidi, s'est échiné à expliquer les objectifs de cette démarche et présenter un état exhaustif de la situation à laquelle sont confrontés les projets d'investissement de Cevital, notamment celui de trituration des graines oléagineuses de Béjaïa. "Il est hors de question de se taire devant autant d'injustices", a-t-il déclaré d'emblée avant d'expliquer que l'objectif, à travers la multiplication des comités de soutien, n'est ni le départ du gouvernement ni l'état de santé du Président, mais, a-t-il précisé, "d'élargir notre dynamique citoyenne afin de peser par un rapport de force citoyen pour mettre fin à la politique de deux poids, deux mesures et les sabotages dont sont victimes les investissements de ce plus grand investisseur du continent". C'est dans cette optique, a dévoilé l'orateur, que des comités citoyens sont en train d'être installés dans différentes wilayas du pays comme Oran, Blida, Tizi Ouzou, Sétif et Skikda en attendant d'autres. "Nous avons gagné la bataille en Kabylie et à présent nous devons rendre notre dynamique nationale", a-t-il expliqué avant d'appeler à une mobilisation massive à la marche qui sera organisée le 29 octobre prochain à Béjaïa pour dire "non au sabotage de Cevital", "l'exigeance de l'accostage des bateaux d'équipement du groupe au port de Béjaïa" et "une répartition juste et équitable des investissements et de la richesse en Algérie". De nos correspondants