Démentant son implication dans les attentats du 11 septembre 2001, le Français reconnaît cependant avoir été chargé par Ben Laden en personne, d'une attaque séparée sur la présidence US. Saisissant l'opportunité des révélations de Zacarias Moussaoui, le gouvernement américain écarte désormais la tenue d'un procès et exige que la justice fixe une date pour la procédure de définition de la peine à appliquer à l'accusé reconnu coupable par le tribunal. “Le tribunal vous déclare coupable”, a lancé la juge Leonie Brinkema en direction de l'accusé qui s'est enfoncé en acceptant de plaider coupable pour six chefs d'inculpation. Quatre sont passibles de la peine de mort. Il s'agit de “complot pour commettre un attentat, détourner un avion, détruire un avion et utiliser des armes de destruction massive”. Le Franco-Marocain a surtout reconnu avoir eu affaire directement avec le patron d'Al Qaïda. Il a précisé devant le tribunal que Oussama Ben Laden lui avait donné l'ordre personnellement d'écraser un avion contre la Maison-Blanche. L'ordre de Ben Laden est détaillé dans une “déclaration de faits” signée par Moussaoui, vendredi, lors d'une audience devant le tribunal d'Alexandria, près de Washington. Le document, signé par l'accusé, précise que Moussaoui a prêté allégeance à Ben Laden, s'est entraîné dans un camp d'Al Qaïda en Afghanistan et a géré un lieu d'accueil du groupe à Kandahar. “Il communiquait directement avec Ben Laden”, lit-on dans le document. Zacarias Moussaoui a assuré avoir pris des cours de pilotage pour écraser un avion sur la Maison-Blanche, un attentat qu'il a présenté comme distinct de ceux du 11 septembre 2001, menés par 19 pilotes de l'air. “Je suis venu aux Etats-Unis pour participer à un complot visant à utiliser un avion comme une arme de destruction massive. J'ai été formé sur un 747... pour attaquer la Maison-Blanche. Ce complot était différent de celui du 11 septembre”, a expliqué Moussaoui à ses juges. À travers ses aveux, il n'a fait que confirmer ses liens avec la mouvance d'Al Qaïda. Réagissant rapidement à ses aveux, le ministre de la Justice américain, Alberto Gonzales, annoncera, quelques instants plus tard dans une conférence de presse, “Nous voulons la peine de mort dans cette affaire.” “Le fait que Moussaoui a participé au complot terroriste (de 2001) ne fait plus l'ombre d'un doute”, a ajouté l'Attorney général tout en ne manquant pas de rappeler la mort de milliers d'innocents pour mieux motiver sa demande de la peine capitale. Conscient de la gravité de son cas, le ressortissant français dira : “Je n'attends aucune indulgence des Américains.” Ne cédant toutefois pas à la fatalité, il soulignera : “Je ne suis pas candidat à la mort.” Son cas est jugé désespéré par les observateurs. Le fait qu'il agit en total désaccord avec ses avocats commis d'office aggrave son cas. K. A.