C'est en présence de 80 chefs d'Etat, lors du Sommet Asie-Afrique à Djakarta, que le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a renouvelé “les sincères excuses” pour les “souffrances” infligées par le Japon sous l'empire, durant les années 1930 et 1940. “Par le passé, le Japon, à travers son administration et son agression coloniales, a causé des torts et des souffrances à des peuples de nombreux pays, en particulier de nations asiatiques. Le Japon regarde droit en face ces faits historiques, dans un esprit d'humilité”, a déclaré Koizumi. “Et avec un sentiment de profond remords et des excuses sincères toujours présentes à l'esprit, le Japon s'est constamment résolu, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à ne pas devenir une puissance militaire, mais une puissance économique, résolvant tous ses problèmes d'une voie pacifique”, a-t-il ajouté. Une telle déclaration, faite par un Chef de gouvernement japonais lors d'une conférence internationale, visait, en premier lieu, à calmer les esprits entre les deux puissances rivales. Il est à signaler que le Chef du gouvernement japonais n'a pas mentionné les présentes tensions entre Pékin et Tokyo, après trois semaines de manifestations antijaponaises, en Chine, qui ont été déclenchées par la réédition de manuels scolaires nippons d'histoire “révisionnistes”. Par ailleurs, le ministère chinois de la Sécurité publique a adressé une solide mise en garde contre de nouvelles manifestations antijaponaises. Rappelons que les manifestations antijaponaises en Chine, ces deux dernières semaines, constituent le plus sérieux accroc entre les deux pays depuis la signature du Traité de paix et d'amitié bilatéral de 1978. Vendredi soir, par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, la Chine s'est félicitée du discours du Premier ministre Koizumi. Pour le Japon, l'essentiel reste, pour l'heure, de rétablir un dialogue courtois avec Pékin. Cependant, Tokyo a la certitude que sans l'aval de Pékin, il lui sera impossible d'obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Rappelons que la Chine soutient la candidature de l'Inde et de l'Allemagne et bloque celle du Japon, accusé d'amnésie. N. A./agences