Organisée en partenariat avec OXXO, la galerie Mohamed-Racim abrite jusqu'au 9 novembre, l'exposition "Pérégrinations" de Mohamed Chafa Ouzzani. À cette occasion, nous avons rencontré cet artiste peintre, qui, dans cet entretien, raconte son art et évoque l'exposition "Artistes du monde à Cannes" où il avait peint l'Algérie, dans le gotha du concert des nations artistiques. Liberté : La "parenté" qu'il y a entre votre "T" de table d'architecte et le pinceau de l'art pictural, a-t-elle une influence sur vos toiles ? D'autant plus que vos toiles recèlent tant de traits, où figure l'idée majeure des maisons en perspective. Mohamed Chafa Ouzzani : Effectivement ! Cela ne fait plus aucun doute, qu'à l'heure de l'évolution des technologies, le "T" de l'architecte n'est plus usité, du fait de l'avancée de nouvelles techniques de conception, notamment le dessin assistées par ordinateur. Il demeure cependant, que j'ai évolué sur l'itinéraire même de l'histoire de l'architecture, où je me suis perfectionné au gré de ses processus et de sa variété de courants et de sensibilité qui restent hautement similaires à celles qui ont marqué les arts plastiques. Certes, la peinture n'est pas une science exacte, mais le discours et autres théories esthétiques lui assurent un socle indispensable. S'agissant de votre question, il est vrai que la maison est omniprésente dans nombre de mes toiles, peut-être plus par nostalgie. Connaissant votre penchant pour les belles lettres, est-ce qu'il est possible qu'un poème ou un texte narratif puisse vous inspirer et qu'il soit ce "La" pour l'esquisse première d'une image ? Evidemment, pour un artiste, tout n'est que source d'inspiration et j'ai déjà eu à insérer des textes dans quelques-unes de mes toiles, à l'exemple la toile d'Aït Menguellet, ou Alfred de Musset selon mon inspiration. La poésie ? Je l'aime et j'en sais un bout, d'où mon penchant à l'associer à mon travail. Un texte est intéressant du moment qu'il donne de l'indice à l'artiste peintre pour l'aiguillonner sur une piste, où il est sur d'être sur la bonne voie. C'est dire l'apport de la littérature qui aide à la lecture de l'art abstrait qui n'est accessible qu'aux initiés. Vous décidez à l'issue de votre séjour à la galerie Aïcha-Haddad d'élargir votre rayon de visibilité vers Florence (Italie) puis à Cannes (France). Pourriez-vous évoquer l'accueil et l'appréciation du public florentin ? Mes expositions à l'étranger, dont la toute récente "Artistes du monde à Cannes" est un événement d'envergure qui a réunie une pléiade d'artistes d'horizons divers, dont des artistes peintres, sculpteurs, photographes et qui s'est ajoutée à mon expérience, étant donné que mon travail a été énormément apprécié. L'avantage d'exposer au-delà de nos frontières se veux une ouverture vers autrui, donc une opportunité pour qu'il puisse s'évaluer, eu égard à l'appréciation d'un public d'un autre horizon. C'est dire tout l'intérêt de s'exporter pour envisager, pourquoi pas de nouvelles formes d'expression. Outre le fait de se situer sur l'échiquier artistique, l'exposition sous d'autres cieux, est aussi l'aubaine rêvée d'enrichir son talent à l'aide de l'avis d'artistes d'audience universelle, que ce soit en France ou en Italie, dont le talent n'a d'égal que la modestie. Un message pour nos artistes peintres qui débutent... La réussite ne vient pas au premier coup de pinceau, ni que le succès soit le fruit du hasard, du fait que le talent ne suffit pas. À ce sujet et en plus de l'effort, l'artiste peintre se doit de s'instruire et d'avoir une bonne culture générale. Entretien réalisé par : Nourredine louhal