Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a réitéré, hier, l'importance de la refonte du cadre juridique du secteur de la santé pour s'adapter aux mutations que connaît l'Algérie et aux progrès des sciences médicales. "L'actuelle loi sur la santé remonte aux années 80. Les besoins sanitaires actuels nécessitent la mise en place d'un cadre législatif et une organisation adaptée aux mutations socioéconomiques que connaît le pays et aux progrès importants des sciences médicales", a précisé M. Hasbellaoui devant la commission des finances et du budget à l'Assemblée populaire nationale. Le ministre a estimé que le cadre législatif qui régit le secteur était désormais "inefficace" et constituait une "entrave au développement, à la modernisation du secteur et aux défis devant être relevés", faisant remarquer qu'il y avait un "vide juridique qui ne permet pas un accompagnement et un développement du système sanitaire en Algérie". Le nouveau cadre législatif permettra la "création de la fonction de planification stratégique dans le domaine de la santé en vue d'éviter d'éventuelles dysfonctionnements, garantir le bon fonctionnement du système et l'intégration des capacités du secteur privé selon le principe de complémentarité", a-t-il soutenu. Rappelant le programme portant sur la réorganisation des établissements sanitaires, en "voie d'élaboration", le ministre a indiqué que l'objectif de cette mesure est "l'éradication des causes qui ont mené à la détérioration du secteur à travers la mise en place des mécanismes susceptibles d'opérer un saut qualitatif dans le système sanitaire national". Le premier responsable du secteur a réaffirmé l'importance de consacrer la gratuité des soins dans les établissements publics en tant que principe "inaliénable", insistant sur la nécessaire "adoption de nouveaux systèmes de gestion reposant sur l'équité et la diversification des sources de financement". En ce qui concerne le budget consacré au secteur dans le projet de loi de finances 2018, le ministre a fait savoir qu'il n'avait pas augmenté par rapport à celui de l'exercice 2017, d'où la nécessité, a-t-il dit, de "rationaliser les dépenses pour combler le déficit en matière de couverture sanitaire".