Les représentants syndicaux du secteur des transports n'excluent pas la tenue d'une session extraordinaire pour décider des actions à mener prochainement. Les exploitants des lignes de transport de voyageurs interwilayas ont interpellé, hier, le ministre des Transports et des Travaux publics pour réclamer une révision des tarifs appliqués jusque-là sur les lignes de transport. À l'occasion d'une conférence de presse animée hier matin par les secrétaires généraux de trois syndicats du secteur des transports des voyageurs, à savoir l'Unat (Union nationale des transporteurs algériens), le SNTT-UGTA (Syndicat national des transporteurs et des taxieurs) et l'Unact (Union nationale des chauffeurs de taxi et des transporteurs), le constat établi fait ressortir que la tarification pratiquée actuellement ne couvre pas les charges globales d'exploitation des bus. Les concernés assurent même qu'il y a carrément menace sur l'activité qui se débat, déjà depuis des lustres, dans une multitude de difficultés financières. En un mot, ils exigent la levée du gel d'augmentation des tarifs de transport décidé depuis le 7 janvier 2017, à la faveur d'une convention signée entre les syndicats du secteur privé et le ministère de tutelle. Pour le représentant de l'Unat, M. Belal, l'actuel ministère des Transports n'a pas honoré l'engagement pris par son prédécesseur avec les syndicats du secteur, après le gel de l'augmentation des tarifs. L'ancien ministre, M. Talai, s'était engagé, affirme-t-on, à travers un accord signé, à aider les exploitants des lignes de transport. "Nous sommes vraiment déçus. M. Talai, un ministre de la République qui engage tout un gouvernement, ne tient pas parole. Et son successeur ignore tout. Où en sommes-nous ? Il nous a demandé de maintenir les anciens tarifs. Les transporteurs ont respecté le deal passé avec M. Talai de geler les prix en contrepartie d'une subvention directe ou indirecte à accorder aux professionnels du secteur pour compenser les pertes causées. L'ancien ministre s'est engagé à nous accorder une réduction de 50% sur l'installation du kit GPL, l'achat de véhicules ou de pièces détachées avec remise. Il s'est encore engagé à régler le problème des taxes imposées abusivement aux transporteurs. Mais rien n'a été fait", déplore le représentant de l'Unat. Pour sa part, Ould Amri Brahim de l'Unat se dit légaliste et attend la suite que donnera l'actuel ministre des Transports, mais il n'exclut pas que les exécutifs desdits syndicats de transport se réunissent de nouveau et décident d'actions concrètes de protestation à mener dans le cas où l'actuel ministre, M. Zaâlane, ferait la sourde oreille, à l'instar de son prédécesseur, à leurs doléances. Pour le secrétaire général de l'Unact, M. Azziez, la situation des transporteurs est intenable : "L'exploitant de ligne ou le chauffeur de taxi subit, d'année en année, des hausses de carburant ou de pièces de rechange sans réagir. Des transporteurs n'arrivent pas à trouver leur compte. Pis, il est des transporteurs qui ont carrément cessé l'activité pour des raisons financières évidentes." Les syndicalistes du secteur de transport privé restent, malgré tout, optimistes et lancent un appel aux pouvoirs publics pour trouver les solutions les plus adéquates à leurs doléances. H. H.