Ayant agi par le passé en rangs dispersés ou à travers des actions locales, les quatre représentations des chauffeurs de taxis, à savoir le SNTT, l'UGCAA, l'UNAT et l'UNACT comptent faire de l'année 2010 celle de l'union dans le but d'avoir plus de poids dans leur démarche revendicative. C'est ce qu'a précisé hier, Mohamed Ouahrani, le secrétaire de l'UNACT pour la wilaya d'Oran lors d'une rencontre à laquelle ont assisté des membres du conseil de wilaya. Cette unification sera concrétisée au cours de cette semaine à Alger lors d'une rencontre regroupant les 4 syndicats et qui débouchera d'une part sur un engagement de tous pour l'action commune et de l'autre sur une plate-forme revendicative qui sera soumise au ministère des transports. L'autre nouveauté affichée par les syndicats réside dans l'acceptation de la création des sociétés de taxis dans sa forme nouvelle et ce à la lumière du nouveau texte réglementaire portant conditions et modalités de création de ces entités et notamment sur le nombre de véhicules revu à la baisse et qui est passé de 30 à 10 et sans conditions d'âge. Pour les syndicats, cette alternative est bénéfique pour les chauffeurs de taxis qui peuvent se constituer en SARL et résoudre dans la foulée l'épineux problème de la licence d'exploitation, un document devenu rare et ayant fait l'objet de surenchère de la part de leurs propriétaires. Selon le syndicaliste, un retour en arrière est quasi impossible du fait que les sociétés de taxis sont déjà une réalité. Pour la seule wilaya d'Oran où deux sociétés fonctionnent, 6 dossiers de création ont été déposés au niveau de la wilaya. Parmi ces derniers, un opérateur qui a lancé depuis une année un projet de création d'une société de taxis avec 1000 véhicules, un projet d'envergure et qui a eu l'aval du ministre des transports en personne et qui aurait sollicité cet opérateur pour faire de même à Alger. Toutefois et en dépit d'un dossier ficelé avec plusieurs nouveautés notamment de céder le véhicule à son chauffeur au bout de 5 ans, et un projet immobilier pour son personnel, le projet, selon son porteur, bute sur son financement étant donné que les banques publiques ont répondu par la négative. Pour notre interlocuteur, la création de sociétés de taxis constituera un instrument de régulation de la profession. Les autres points soulevés lors de cette rencontre et qui serviront pour la confection de la plate-forme de revendications ont trait à la commission nationale de transport, une entité regroupant les syndicats et les représentants du ministère de tutelle, les créances fiscales s'étalant de 1992 à 2003, la formation des chauffeurs de taxis, la réglementation de l'activité ainsi que la prévention routière. Le représentant de l'UNACT a précisé que la commission des transports est devenue obsolète et les syndicats sont de plus en plus marginalisés et le moment est venu pour que cette commission soit réactivée. Quant aux dettes fiscales détenues par les chauffeurs de taxis, dont le nombre avoisine les 150.000 à l'échelle nationale, l'appel à leur effacement a été de nouveau réitéré. S'agissant de la formation, M. Ouahrani a estimé que la durée de formation actuelle s'avère insuffisante. Il s'agit de dispenser une formation de qualité qui prend en ligne de compte les normes de la profession et ne pas se limiter uniquement à la conduite. En ce qui concerne le statut du chauffeur de taxi, le syndicaliste a estimé que le texte actuel, datant de 1993, «est révolu et le temps est venu de le réviser aussi bien dans le fond que dans la forme et l'adapter aux nouvelles exigences. Enfin et concernant la prévention routière, l'intervenant a estimé que les mesures draconiennes mises en place ont été un échec étant donné que le nombre d'accidents n'a pas baissé et que celui des décès est en continuelle hausse. Dans ce contexte, il a montré du doigt les chauffeurs de transport de voyageurs et de marchandises.