La Birmanie doit accorder la citoyenneté aux Rohingya réfugiés au Bangladesh et leur permettre de revenir dans l'ouest du pays, a affirmé jeudi le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi. "Ces personnes ne peuvent rester apatrides, parce que cet état les expose à la discrimination et aux abus, comme cela a été le cas dans le passé", a souligné le responsable de l'ONU. Pris dans une vaste opération de répression militaire, plus de 600 000 membres de la minorité musulmane des Rohingyas ont fui au Bangladesh depuis fin août. L'ONU a dénoncé un "nettoyage ethnique", la Birmanie assurant ne vouloir s'en prendre qu'à des extrémistes ayant attaqué des postes de police. "Pour que les gens reviennent et que leur retour soit durable, il faut régler la question très complexe de leur citoyenneté", a expliqué à des journalistes Filippo Grandi après un exposé au Conseil de sécurité. "Aucun retour ne pourra se faire dans la durée... si cette question n'est pas débloquée", a-t-il dit. Pendant des décennies, les Rohingyas, considérés par les autorités comme des "immigrants bengalais", ont été victimes de discriminations. La Birmanie est à majorité bouddhiste. Outre leur reconnaître une citoyenneté, le gouvernement doit aussi adopter un programme de développement pour l'Etat Rakhine, l'un des plus pauvres du pays, d'où ils sont issus, selon Filippo Grandi. Il a répété les exigences vaines de l'ONU depuis deux mois : arrêt des opérations militaires, acheminement sans entrave de l'aide humanitaire et retour des réfugiés dans l'ouest birman. R. I./Agences