Redouane Osmane a réaffirmé la détermination de son organisation face aux “méthodes” de la tutelle. “La méthode de la tutelle, qui remplace le dialogue par la répression, a été incapable jusqu'à aujourd'hui d'assainir le malaise scolaire.” C'est ce qu'a déclaré, hier, Redouane Osmane, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger, à Liberté. Selon lui, la grève est maintenue pour la journée d'aujourd'hui avec un rassemblement à 10h devant le ministère de l'Education nationale, afin d'exiger “l'ouverture du dialogue et la levée de toutes les poursuites judiciaires” à l'encontre du CLA et du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). “Nous considérons que ceux qui appellent à la répression sont en train de pousser à une grève générale en fin d'année, ce qui serait préjudiciable aux élèves”, a estimé M. Osmane en rappelant que, contrairement à certaines rumeurs alarmistes, son organisation n'a organisé que 6 jours de débrayage pendant toute l'année scolaire en cours. Il a également attesté que le ministère a monté “une campagne de manipulation de l'opinion publique visant à criminaliser le droit de grève”, en commentant plus loin : “Nous avons montré notre bonne volonté aux élèves et à leurs parents. Notre démarche a été modérée (…) Les enseignants sont restés mobilisés de façon permanente, sans toucher au droit de l'éducation de l'élève, à savoir l'achèvement des programmes et la préparation des examens finaux, notamment le baccalauréat.” Le responsable du CLA a insisté sur l'utilisation dans le monde “de mécanismes de médiation et de compromis pour arriver à dénouer les conflits”, s'opposant fermement aux “positions intransigeantes et extrémistes”. “Nous allons manifester, demain (aujourd'hui, ndlr), et montrer à l'opinion publique si le ministère de l'Education est vraiment disposé à ouvrir le dialogue”, a résumé M. Osmane, considérant que la tutelle est devant deux choix : travailler avec son syndicat “qui a un projet syndical dans la durée” ou installer “l'anarchie dans les lycées”. Réunis le 18 avril dernier, les délégués du Conseil des lycées d'Alger ont, pour rappel, fait le point de la situation et dénoncé “la multiplication des plaintes en pénale”, les “suspensions”, les “mutations” et les “éventuelles menaces” contre les représentants des travailleurs. Ils ont décidé de la grève d'aujourd'hui, au cours de laquelle sera transmise une plateforme de 8 revendications, qui portera essentiellement sur l'augmentation du salaire à 30 000 DA, l'installation d'une commission de refonte du statut particulier et de l'assouplissement de l'âge de la retraite, la mise en place de mécanismes de médiation pour la reconnaissance des syndicats dans les lycées et l'arrêt des poursuites judiciaires. Dans une déclaration rendue publique, les délégués ont rappelé la “responsabilité” du gouvernement et du ministère de l'Education nationale, qui ont “pris des engagements, devant la nation, d'améliorer le statut de l'enseignant et sa place dans le système éducatif”. H. A.