Le coordinateur de cette organisation syndicale, Redouane Osmane, a souhaité que “la tutelle ne fasse pas capoter le dialogue”. “Nous avons décidé de relancer nos revendications salariales au 3e trimestre, avant les examens de fin d'année, et nous demandons un salaire net de 30 000 DA pour tous les enseignants.” C'est ce qu'a déclaré hier Redouane Osmane lors d'une conférence de presse animée au siège du Syndicat national des praticiens de la santé publique. Le CLA, dont les revendications portent aussi sur le statut particulier de l'enseignant, qui réduirait le pouvoir discrétionnaire de l'administration, n'entend pas, par ailleurs, mener le combat seul. Il veut associer les autres organisations syndicales du secteur, sept en tout. Redouane Osmane les a appelées à une rencontre pour discuter des possibilités d'une action commune, tenter de renouer le dialogue avec le ministère de l'Education et balancer le rapport de force au profit des enseignants. “Nous espérons que la tutelle ne fasse pas capoter ce dialogue auquel nous appelons, nous ne voulons pas arriver à une situation de conflit et ce, dans l'intérêt de l'Ecole algérienne”, a déclaré le coordinateur du Cla qui promet aussi la relance de la campagne pour les libertés syndicales dans le cadre du programme tracé par l'Union des syndicats autonomes. Demandant le retrait des plaintes contre les enseignants “pour dégeler la situation”, Redouane Osmane a affirmé que “ce ne sont pas les intimidations et autres pressions qui vont aider au règlement du problème de l'éducation”. Le conférencier, qui estime que l'enseignant est la pierre angulaire de toute réforme, récuse la politique de contractualisation tracée par la tutelle. Pour lui, “les enseignants ont besoin de stabilité et de moyens pour mener à bien leur mission”. Mais, malheureusement, constate le coordinateur du Conseil des lycées d'Alger, ce n'est pas le cas. Ils sont exclus, dira-t-il. “La réforme dont parle le ministre a été décidée sans eux”, ajoute Redouane Osmane en critiquant d'ailleurs les dernières mesures annoncées par Boubekeur Benbouzid. Le conférencier craint, en effet, que “la suppression de la spécialisation dans les lycées et la création des lycées d'excellence mèneraient à l'école à deux vitesses”. Le coordinateur du CLA, qui récuse aussi la réduction des spécialisations au bac, des 16 spécialités, il n'en restera que 6, affirme ne pas être contre la réforme, mais revendique une réforme pour tous ! Les candidats au baccalauréat n'auront, selon lui, plus le choix qu'ils avaient auparavant. Redouane Osmane, étant par ailleurs convaincu qu'il est possible “d'améliorer le système actuel pour arriver à une école publique de qualité, plaide pour l'association des enseignants dans la réforme”. Les explications du ministre sur les mesures annoncées ne tiennent pas, selon lui, la route. K. D.