Les travailleurs du complexe des détergents de Sour El-Ghozlane ont occupé, hier, le siège de la filiale Sidet dont dépend leur complexe et exigé le départ du P-DG du groupe et celui de la filiale. Par ce geste, les travailleurs ont exprimé leur colère quant à la décision prise par la hiérarchie relative au limogeage du directeur du complexe. Les protestataires ont exigé le mobile d'une telle décision. Cette décision a été prise par le conseil d'administration en date du 5 avril et n'a été notifiée que samedi à 6h. Pour les représentants des travailleurs rencontrés, “ils avaient essayé de prendre contact avec les premiers responsables de l'entreprise, en vain, car les portables étaient fermés et eux absents.” Aux environs de 11h, le P-DG du groupe est arrivé sur les lieux et a rencontré les représentants des travailleurs en présence du DG de la filiale et du directeur relevé de ses fonctions. Pour M. Chadli, P-DG du groupe : “Cette décision a été prise au vu des résultats enregistrés en 2004. Résultats pouvant entraîner la faillite de la filiale. Le groupe avait pris en charge la filiale avec une garantie de deux années.” Les arguments avancés par le premier responsable de l'entreprise étaient loin de convaincre les représentants des travailleurs : “Nous regrettons le motif évoqué car les résultats enregistrés parlent d'eux-mêmes. Le conseil d'administration siège avec des représentants illégitimes dont le mandat a expiré depuis neuf mois. Il y a deux poids, deux mesures. Pourquoi les autres gestionnaires dont la gestion est plus catastrophique et prouvée par des rapports d'audit n'ont pas été inquiétés ? Le rapport d'audit du complexe est resté sans suite malgré les anomalies relevées. Leurs auteurs n'ont jamais étaient inquiétés. À l'Enad, on n'arrive pas à organiser les élections des comités de participation depuis neuf mois”. M. Naïli, directeur du complexe à son tour a rejeté les motifs évoqués : “S'il y a de mauvais résultats, c'est 11 cadres dirigeants qui doivent rendre des comptes. Je suis responsable de l'unité non de l'entreprise. J'ai produit, mais aucune politique de vente n'a été mise en place.” Parlant de chiffres en 2004 : “Nous avons eu un chiffre d'affaires de 7 milliards en 2005 au 1er trimestre 18 milliards.” Le P-DG du groupe a annulé la décision de limogeage sur-le-champ. Geste qui n'a pu apaiser la colère des travailleurs qui ont demandé son départ et celui de la filiale. Ils ont exigé le dépôt de leur démission comme préalable avant de quitter l'enceinte de l'entreprise. “Vous êtes nos otages et vous ne sortirez qu'après avoir présenté vos démissions”. A. D.