L'attentat a eu lieu samedi aux environs de 20h lorsque le président de l'APC d'Irraguène et un commandant de l'armée, qui se rendaient au siège du détachement de la garde communale pour une inspection de routine, ont été la cible de tirs d'un groupe armé. En effet, un groupe de terroristes du GSPC a ciblé, samedi dernier, vers 20 heures le maire d'Irraguène accompagné d'un commandant de l'ANP. Ces derniers se rendaient au siège d'un détachement de la garde communale pour une inspection de routine. Bilan : le maire est mort sur le coup, alors que l'officier supérieur est grièvement blessé. Les deux victimes ont été la cible de tirs nourris de terroristes qui leur ont tendu une embuscade au lieu dit El-Mnakach, à deux kilomètres et demi du chef-lieu de la commune. Le commandant de l'ANP a réussi à échapper à ses bourreaux malgré ses blessures usant de son arme de type kalachnikov et celle du maire, un PA. Ce dernier n'a malheureusement pas pu s'en tirer. Son cadavre a été retrouvé calciné dans le véhicule de l'APC, une Peugeot Partner. Hier, deux versions étaient données sur la fin tragique du 3e P/APC d'Irraguène assassiné par les terroristes depuis le début des années 90. Selon la première, c'est en essayant de s'enfuir à bord du véhicule que le maire a perdu le contrôle de celui-ci, faisant plusieurs tonneaux avant de prendre feu. Selon la seconde, qui reste la plus plausible, le maire a été touché mortellement dès le début de l'attaque. Le retrouvant sans vie à l'intérieur du véhicule Partner immobilisé, les assaillants brûleront son cadavre avec le véhicule comme ils ont l'habitude de faire dans ce genre de circonstance. Ce traquenard sanguinaire a duré environ 20 minutes avant que les militaires, en cantonnement à proximité de la commune, alertés par des citoyens, n'interviennent. La région d'Irraguène a été, à plusieurs reprises, le théâtre d'attentats terroristes sanglants perpétrés par un groupe terroriste dirigé par l'“émir” Abou Omar du GSPC activant entre les monts de Dar El-Oued et des Babors. Cet attentat coïncide avec deux évènements importants. Le premier est le grand tapage fait autour de l'amnistie générale et où une certaine “clientèle” ne rate aucune tribune pour parler d'une imminente descente massive des éléments du GSPC et du GIA. La seconde est la préparation de la saison estivale dans cette wilaya qui cherche à faire du tourisme un moteur de développement local après la mise au placard du défunt projet de la zone franche. Les observateurs au fait de la situation sécuritaire notent que depuis l'instrumentalisation à outrance de la fameuse concorde nationale, les groupes armés ont redoublé de férocité, et le mouvement des redditions, entamé depuis l'été 2004, s'est brutalement arrêté. Plus grave, le déplacement de nuit, dans une région à hauts risques, de deux hauts responsables sans protection, est un signe de relâchement dont seules les troupes sur le terrain de la lutte antiterroriste peuvent expliquer les contours. M. B.