"Le gouvernement doit arrêter cette politique de deux poids, deux mesures, qui pénalise les vrais investisseurs qui créent des richesses et des emplois et paient leurs impôts", a clamé Louisa Hanoune. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a animé, jeudi dernier, un meeting électoral au Théâtre régional de Béjaïa. À l'occasion, elle n'a pas manqué d'évoquer le blocage, jugé "illégal" des investissements de Cevital, prévus dans cette wilaya. Elle a souligné avec insistance que "les travailleurs de Cevital défendent leur outil de travail", affirmant que le PT soutient tous les travailleurs "qu'ils soient du secteur public ou privé", cela sans omettre de rappeler que "la Constitution criminalise la discrimination. Le gouvernement doit arrêter cette politique de deux poids, deux mesures, qui pénalise les vrais investisseurs qui créent des richesses et des emplois et paient leurs impôts". La porte-parole du PT a accusé les tenants du pouvoir de vouloir faire de l'Algérie un "paradis fiscal pour l'argent sale" et surtout de "brader les entreprises publiques et le domaine minier national", ce qu'elle a qualifié de véritable "trahison" des idéaux de Novembre. Hanoune a appelé l'Etat à "respecter ses engagements vis-à-vis des entrepreneurs". D'autant, poursuivra-t-elle, que "90 000 emplois sont en danger, alors qu'on permet la réévaluation de projets pour des entreprises déficientes". Le problème, explique-t-elle, c'est que ces financements viendraient, comme annoncé, "de la planche à billets, c'est-à-dire sans contrepartie productive". Tout en dénonçant le recours à ce procédé qui pourrait se traduire par une hypertrophie monétaire, Louisa Hanoune préconise au contraire la récupération par l'Etat, pour peu qu'il y ait une volonté politique derrière, de la fiscalité non recouvrée, qu'elle a estimée à 12 500 milliards de dinars jusqu'à 2014. Une somme qui équivaut à quatre budgets. Et de rappeler que "la Constitution criminalise les fortunes mal acquises, l'amnistie est un crime". Dans le même sillage, Louisa Hanoune a dressé un véritable réquisitoire contre la politique économique du gouvernement, qui "va dans le sens du libéralisme sauvage" avec sa politique d'austérité introduite dans la prochaine loi de finances, qui va laminer les couches populaires, voire les couches moyennes. Une politique contre laquelle Mme Hanoune a appelé l'assistance à "résister et à contrer". Car, explique-t-elle, "des solutions existent pour surmonter la crise afin d'alimenter le budget de l'Etat, mais elles demandent du courage politique". Elle a pointé du doigt, tour à tour, l'évasion fiscale, la surfacturation, le non- recouvrement des impôts et le non-remboursement des crédits. Et d'affirmer, dans la foulée, que "l'amnistie fiscale est un crime contre la nation et nous devons unir nos forces pour imposer nos solutions". Elle a affirmé, en outre, que l'on courait droit "vers la récession" et que "cette politique d'austérité est en même temps mortelle". Elle n'a pas manqué de dénoncer la volonté du gouvernement de remplacer les universités publiques par des universités privées – allusion sans doute aux trois agréments accordés dans ce cadre —, et de faire supporter les charges hospitalières par les caisses d'assurances alors qu'elles connaissent des situations peu enviables et, enfin, l'ouverture des infrastructures de santé et leurs équipements aux praticiens privés. Sur les élections locales du 23 novembre prochain, la SG du PT estime qu'elles peuvent constituer un tournant pour "unir nos forces en allant voter massivement pour préserver ces espaces de souveraineté locale". Et de tordre le cou, en même temps, au concept de la Banque mondiale de "démocratie participative", qui ne vise qu'à dépouiller les élus au suffrage universel de leurs prérogatives en faisant participer des experts, des associatifs, sans mandat. M. Ouyougoute/L.Oubira