"Nous avons tous les moyens pour devenir une puissance régionale ; malheureusement, nous piétinons encore pour trouver des ressources pour payer des salaires." C'est ce qu'a indiqué Mohcine Belabbas, président du RCD, lors d'un meeting animé, hier à Issers, dans la wilaya de Boumerdès. Le responsable du RCD juge anormal qu'un pays aussi riche se trouve dans une telle situation. "De la disponibilité financière jamais égalée au début des années 2000, on est arrivé à dire qu'il n'y a plus d'argent. Pourtant, nous n'avons jamais cessé d'interpeller les responsables de ce pays pour qu'ils ne comptent pas sur le pétrole. Malheureusement, ils ne nous n'ont pas écoutés", a-t-il précisé. "Non seulement ils ont échoué, mais ils continuent également dans la même démarche en faisant courir des risques énormes au pays, en nous sortant la solution de la planche à billets qui est un mensonge", a-t-il ajouté. "Si c'était aussi facile, cette solution aurait pu être envisagée par l'Ethiopie ou le Gabon ; malheureusement, ceux qui n'ont encore aucune vision veulent une fois de plus tromper le peuple." Pour le président du RCD, le pays vit une crise d'hommes et de compétences. "Tant qu'on ne place pas les compétences là où il faut, le pays continuera à sombrer car ceux qui ont réussi à mener le pays à la dérive, malgré la manne pétrolière, persistent dans la même voie en tentant de tuer les investissements productifs." Pour expliquer la mauvaise gestion du pouvoir, le député d'Alger fait la comparaison entre la gestion sans vision menée jusqu'ici par les dirigeants du pays et celle prônée par une petite commune telle que Hadjeret Ennous, dans la wilaya de Tipasa. "La gestion du gouvernement, qui avait à sa disposition une importante manne financière, notamment depuis 1999, a mené l'Algérie à se retrouver aujourd'hui démunie de tout, et même dans l'incapacité d'assurer les salaires des fonctionnaires, alors que la commune de Hadjret Ennous, grâce à la vision de ses élus et grâce aux investissements qu'elle a réalisés, est passée, en l'espace de 20 ans, d'une commune déstructurée à l'une des communes les plus riches d'Algérie. C'est vous dire que nous vivons une crise d'hommes, car il faut mettre les hommes qu'il faut aux places qu'il faut." Pour Mohcine Belabbas, la clé de la réussite dépend de trois critères, à savoir la gestion solidaire, la transparence et l'efficacité. M. T.