L'ONU a réclamé à nouveau la levée totale du blocus imposé depuis une semaine au Yémen par la coalition arabe, dirigé par l'agresseur saoudien contre les Houthis depuis mars 2014. Elle a indiqué craindre la plus grande famine de ces dernières décennies, avec des millions de victimes, si le blocus n'est pas rapidement levé. Selon le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, il ne s'agit pas d'avoir un accès uniquement à certains ports qui implique ensuite de traverser des lignes de front pour acheminer l'aide humanitaire. Après le tir d'un missile balistique début novembre par les houthis intercepté au-dessus de la capitale saoudienne, la coalition arabe a renforcé le blocus maritime, aérien et terrestre autour du Yémen. Il y a eu une annonce durant le week-end d'un léger desserrement de l'étau, mais cet allègement a été jugé insuffisant par les Nations unies et des ONG qui ont mis en garde contre des risques de famine. "Parmi les conséquences, la situation sanitaire se dégrade rapidement", a-t-il aussi dit, en réclamant la levée du blocus sur tous les ports, dont Hodeida et Saleef. La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de Sanaa, aux Houthis, issus de la minorité zaïdite, marginalisée et très présente dans le Nord, à la frontière saoudienne. En mars 2015, le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi a reçu le soutien de la coalition emmenée par Ryadh, mais les forces loyalistes regroupées dans le sud peinent à remporter des victoires décisives. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8650 morts et quelque 58 600 blessés, dont de nombreux civils. À travers la capitale yéménite, des habitants se révoltent face à l'aggravation de la situation, alors que les prix des carburants ont augmenté de 60% et ceux de l'eau en citerne de 133%, selon l'ONU. Des milliers de personnes ont manifesté, lundi, dans la capitale yéménite Sanaa pour la levée du blocus qui a des conséquences catastrophiques sur la population. Rassemblés devant le bureau des Nations unies, les manifestants ont brandi dénonçant le siège, imposé par la coalition arabe sous commandement saoudien et le qualifiant d'oppressant. Mark Lowcock, chef du Bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (OCHA), a averti la semaine dernière que le pays faisait face à la pire famine depuis des décennies. "Toute la population du pays dépend des importations de nourriture, de carburant et de médicaments, principalement via les ports. Plus de 17 millions de Yéménites, soit plus des deux tiers de la population, manquent de nourriture", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de M. Guterres, lors d'un point de presse quotidien. R. I./Agences