Lors du rassemblement tenu au CHU Mustapha-Pacha d'Alger, les grévistes ont réitéré leur principale revendication. Les médecins résidents ont entamé, hier, une grève cyclique de deux jours. Action "très largement suivie", à travers les centres hospitalo-universitaires (CHU) et établissements publics hospitaliers (EPH) du pays, paralysant leurs services, à l'exception des services des urgences et des gardes, qui ont été maintenus en guise de service minimum. À travers cette action, les grévistes réclament la satisfaction de leurs revendications, dont les principales sont la révision du service civil dans sa forme actuelle, une solution au manque de moyens et la sécurité pour les personnels de la santé dans l'exercice de leurs fonctions. Lors d'un rassemblement organisé dans l'enceinte du centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha, les médecins grévistes qui ont répondu massivement à l'appel à la mobilisation lancé par le Collectif autonome de médecins résidents algériens (Camra), ont, à cette occasion, affiché leur détermination à "mettre un terme à la situation actuelle du système de santé, et des médecins en particulier", dont, estiment-ils, "la première victime est le patient". "C'est inadmissible et intolérable. On veut bien rester dans le politiquement correct, mais en ce moment, c'est le branle-bas de combat", affirme un médecin gréviste. Et ce, avant de rappeler, succinctement, les revendications les plus importantes, notamment, la révision du service civil dans sa forme actuelle, en expliquant que, "les médecins se retrouvent dans des régions et dans des conditions où ils ne peuvent plus exercer leur métier, pour cause d'absence de logement, de transport et beaucoup plus grave encore, pour cause de manque de moyens médicaux, de matériel et d'agents paramédicaux". Et sa consœur de préciser qu'"on ne cherche pas l'abrogation totale du service civil mais, de sa forme actuelle, qui est un échec autant pour le médecin que pour le malade". Elle a précisé que le médecin résident se retrouve souvent dans "un désert médical", en ce sens qu'"on n'a pas de moyens, mais uniquement nos aptitudes qui ne servent à rien sans le personnel technique et les conditions idoines pour exercer dans la dignité". Notre interlocutrice souligne qu'"on veut bien aller à l'intérieur du pays, mais faute de moyens on ne sera d'aucune aide. Et c'est dans ces conditions-là que des drames se produisent sur le territoire national". À la question relative au dialogue auquel a invité le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le porte-parole du collectif des médecins résidents, le Dr Benmouma a expliqué que l'appel s'adressait aux médecins chirurgiens en deuxième année pour le règlement d'un seul point, soulevé depuis 4 mois. Selon lui, "la problématique qui s'est posée cette année est due au fait que les cours théoriques en chirurgie générale infantile n'ont pas été assurés, au même titre que les années précédentes". Mais, cette année, "le problème s'est posé parce qu'ils ont voulu appliquer le caractère sanctionnant de l'examen, mais les résidents ont refusé vu que la formation n'a pas été assurée". En tant que membre du comité pédagogique national de la chirurgie générale, et délégué en même temps, il a estimé que les chirurgiens résidents ont eu gain de cause en partie seulement, parce qu'ils veulent aussi une formation, sachant qu'"un acte chirurgical est, sur le plan moral et légal, très important, je ne peux pas exercer sans avoir les compétences requises". Ainsi, hier, les résidents en chirurgie ont vu leur problème réglé avec un passage de l'année avec un programme de rattrapage des cours, à raison d'un cours par semaine, mais "le problème de la formation reste toujours posé", puisqu'il ne concerne pas uniquement les chirurgiens mais, toutes les spécialités. Il rappellera enfin, qu'après le dépôt du préavis de grève le 6 novembre passé, auprès des autorités concernées, aucune réaction n'est constatée, pour prendre en charge les doléances des résidents qui, pourtant, se voient comme "un partenaire" du système de santé en Algérie. AMAR R. [email protected]