À l'invitation de l'association culturelle “Etoile nouvelle” de la cité universitaire Ireyahen de Béjaïa, le Dr Mouloud Lounaouci a animé dans la soirée de ce dimanche, une conférence-débat sur le combat identitaire. Le conférencier, avant d'aborder les évènements du Printemps berbère d'Avril 80, a jugé utile de rappeler les évènements phares ayant marqué auparavant le combat pour la cause amazigh, et ce, depuis 1830, date de l'invasion du sol algérien par le colonisateur français. Il a notamment rappelé à l'assistance l'insurrection de cheikh Aheddad et d'El-Mokrani, en 1871, comme étant “la première résistance kabyle contre l'armée coloniale”. Abordant la nouvelle ère post-indépendante, le conférencier considère que “la première Constitution de la nation algérienne qui a été promulguée par l'ancien président Ahmed Ben Bella était le premier document officiel ayant consacré le déni identitaire”. Ajoutant que “ce même chef d'Etat n'avait jamais cessé d'afficher son hostilité à l'amazighité en affirmant que l'arabe est la seule langue nationale et officielle de l'Algérie indépendante”. La création de l'Académie berbère en 1967, par le défunt Bessaoud Mohand Arab qui diffusa des tracts à partir de l'Hexagone avait énormément contribué, selon le Dr Lounaouci, à l'éveil des populations berbères. Ensuite, viendra l'éminent chercheur et écrivain Mouloud Mammeri qui commença à donner clandestinement les premiers cours de tamazight en 1968 à la fac d'Alger, où il enseignait. “Salem Chaker, Saïd Sadi, Malika Abdoune et moi (Mouloud Lounaouci, ndlr), nous étions les quatre premiers élèves de Mammeri à l'époque”, témoigne l'orateur dans un silence religieux. Ce dernier arrivera après aux évènements d'Avril 80 qui furent déclenchés, explique-t-il, suite à l'interdiction par le pouvoir d'alors de la tenue d'une conférence que devait animer Mouloud Mammeri à l'Université de Tizi Ouzou. Le Dr Lounaouci ne terminera pas sa communication sans exhorter la communauté estudiantine de Béjaïa à “suivre le flambeau de la génération qui avait fait d'Avril 80 un tournant décisif de l'histoire de l'Algérie indépendante”. K. O.