Le ministre affirme que ces porteurs de capitaux arabes, qu'il a eu à rencontrer, n'attendent que la levée des entraves pour venir investir dans notre pays. Le nombre de touristes ayant visité l'Algérie en 2004 s'élève à 1 234 000. L'année précédente ; les revenus du secteur n'ont pas dépassé 112 millions de dollars. Le résultat est en deçà des capacités du pays que pourtant la nature a doté de diverses ressources aussi innombrables qu'inépuisables. Comparée à la Tunisie, au Maroc et à l'Egypte pour lesquels le tourisme est un véritable pilier de l'économie et qui ont réalisé d'importantes rentrées en devises, respectivement 1,6 milliard de dollars, 2 milliards dollars et 4,2 milliards de dollars en 2004, l'Algérie apparaît comme le dernier de la classe eu égard à son insignifiante performance. Le tourisme a besoin d'un véritable sursaut. Mohamed Sghir Kara, le premier responsable du département, invité hier par l'Institut national du commerce, ne dira pas le contraire. Le secteur doit être redressé grâce à l'intérêt que lui manifestent désormais “les institutions de l'Etat, à leur tête le président de la République”. Selon lui, la reconstruction du tourisme dont le volet de la privatisation ne constitue qu'une infime part du programme du gouvernement inspiré du projet de Abdelaziz Bouteflika, doit passer inévitablement par la levée des entraves à l'investissement étranger et national. Mohamed Sghir Kara en a évoqué plusieurs récemment. Mais la plus importante est sans aucun doute la question lancinante du foncier. Celle-ci trouvera certainement une solution, dira en effet le ministre qui relance le projet de création des zones d'expansion touristique (ZET). Que faut-il faire encore pour redorer le blason du tourisme algérien ? Mohamed Sghir Kara qui explore la piste des investisseurs arabes, lesquels sont, selon lui, “très intéressés” par l'industrie touristique nationale, s'affaire d'abord à mettre de l'ordre dans la maison. Une commission est mise sur pied, depuis quelques semaines seulement pour s'atteler sur le reclassement des établissements hôteliers. Il y a pas de raison, soulignera-t-il, que l'Algérie reste à la traîne du boum que connaît l'industrie touristique mondiale : 1 milliard de touristes et un revenu de 423 milliards de dollars en 2004, selon des statistiques livrées par l'Organisation mondiale du tourisme. Un programme de relance est déjà mis en place, à la faveur du retour de la sécurité dans le pays, indique encore le ministre qui met en exergue l'intérêt que porte son département pour ce qu'il appelle le “tourisme thermal”. Constatant avec regret l'exploitation de 8 stations seulement, l'invité de l'Institut national du commerce déclare que “le pays possède 200 sources tout le long de la côte, prêtes à l'aménagement et à l'exploitation”. Il s'agit aujourd'hui, lancera-t-il, de les mettre en valeur, en vue d'arriver à un rendement optimal de nos richesses et “contribuer ainsi au développement de l'économie nationale”. Mohamed Sghir Kara donne, en effet, quelques indicateurs de la relance de l'investissement touristique. En 2004, affirmera-t-il, plusieurs projets ont été validés. Il s'agit, entre autres, de la construction par le groupe émirati, Al Hamed, d'un hôtel 5 étoiles à Sidi Fredj, l'investissement est évalué à 100 millions de dollars. L'entreprise Sidar, elle aussi, réalisera deux villages touristiques, l'un à Zéralda Ouest, et l'autre à Boumerdès, Sghirat, dont le coût est de 220 millions de dollars. K. D.