Indépendamment de tous les efforts consentis en termes d'aide directe ou indirecte aux producteurs ou aux d'éleveurs, la production nationale de viandes rouges ne couvre pas totalement les besoins du pays. L'Algérie demeure un pays importateur de viandes. Quelle stratégie faudra-t-il adopter pour passer du statut d'importateur à celui d'exportateur des produits bovins ? Puisque l'Algérie recèle une gamme de races exceptionnelles et uniques de par leurs valeurs nutritionnelles ? Le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi, qui semble se lancer le défi d'exportateur des produits bovins, a lancé un appel aux cadres, aux scientifiques et aux chercheurs pour s'impliquer pleinement dans le processus de développement de la productivité de cette filière dite stratégique. Lors d'une visite de travail effectuée avant-hier à l'Institut technique des élevages (Itelv) de Baba Ali, le ministre a rappelé aux chercheurs de l'établissement que l'élevage tous types confondus (ovin, bovin, caprin et apicole) fait partie des priorités du gouvernement dans le cadre de la sécurité alimentaire du pays. Pour lui, les scientifiques ont un rôle prépondérant dans le déploiement de la filière rouge. Les chercheurs sont appelés à concevoir des opérations nouvelles liées au renouvellement du bétail, à la modernisation des élevages, ainsi qu'à la création de centres d'engraissement. L'élevage mené d'une manière traditionnelle est révolu. "Les techniciens doivent fournir plus d'efforts en matière de sélection et de croisement pour l'amélioration génétique des espèces animales existantes en Algérie et surtout préserver les races locales", lancera le ministre aux techniciens chercheurs de l'Institut de Baba Ali qui reste une référence en matière d'élevage. Il est question de développer de plus belles races de mouton en Algérie. Dans le même registre, Abdelkader Bouazghi a insisté sur l'importance de développer une nouvelle stratégie d'élevage quant à la filière cameline et la production de lait, notamment dans les régions du Sud. À ce titre, le ministre a rappelé que l'Institut technique des élevages (Itelv) de Baba Ali a mis en place un programme technique de développement des filières animales, notamment les filières lait, viandes rouges et blanches. Rappelons, au passage, que l'Institut de Baba Ali s'assigne la vocation de promouvoir les techniques d'élevage. Quant au Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (Cniaag), sis à Baba Ali, il occupe une place non négligeable dans le plan de développement de la filière des viandes rouges. Ce centre est en mesure de constituer "un stock national de sécurité de semences animales et de matériel génétique, afin d'approvisionner les éleveurs et répondre à leurs besoins". En outre, le ministre insistera sur l'importance du Centre pour le développement de l'élevage de l'espèce camelin et l'amélioration de la production de la viande rouge d'une manière générale. L'ensemble de ces actions s'inscrivent, rappellera le ministre, dans le cadre du programme gouvernemental de la diversification de l'économie nationale par l'amélioration de la productivité dans les filières stratégiques. Hanafi H.