Empêché d'intervenir par le juge, le leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, a porté de graves accusations par la voix de son avocat, maître Isaac Charia, contre le secrétaire général du Parti de l'Authenticité et de la Modernité, Ilyas El-Omari, d'où l'ouverture d'une enquête le jour même par le procureur du roi. Ce dernier a d'ailleurs ordonné à la police judiciaire marocaine d'entendre Nasser Zefzafi dans cette affaire, qui défraie la chronique au Maroc. L'avocat a ainsi révélé "l'implication" d'Ilyas El-Omari dans le Hirak du Rif. "Mon client (Nasser Zefzafi) m'a informé qu'Ilyas El-Omari l'a contacté à plusieurs reprises pour l'inciter, lui et les activistes du Hirak, pour comploter contre le roi et le pays, mais il (Nasser Zefzafi) a refusé", a lâché maître Isaac Charia, selon le journal arabophone marocain al-Aoual. Suite à ces graves accusations de complot contre Mohammed VI, proférées de surcroît devant une cour de justice, Ilyas El-Omari a lui aussi demandé l'ouverture d'une enquête. D'après l'avocat, au début du mouvement du Rif, le président de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a incité le leader du mouvement Nasser Zefzafi à s'en prendre directement au roi mais il a "refusé de conspirer contre la monarchie". "Je demande à votre honorable cour de vérifier le degré de gravité de ces propos", a répondu l'avocat quand le magistrat lui a fait remarquer que les déclarations étaient graves. Ceci étant, le procès des activistes du Hirak incarcérés à la prison d'Oukacha et du journaliste Hamid El-Mahdaoui, qui a repris ce mardi matin à la cour d'appel de Casablanca a été marqué par la demande de convocation des personnalités politiques et ces graves accusations. En effet, maître Chaoui, membre du collectif de défense des détenus du Hirak du Rif, a exigé la convocation de plusieurs personnalités et responsables marocains, dont le ministre de l'Intérieur, des dirigeants des partis politiques ayant qualifié les activistes du mouvement rifain de séparatistes. Il a également exprimé son souhait que soient interrogés les ambassadeurs russe, hollandais et belge au Maroc sur l'affaire du journaliste El-Mahdaoui. Merzak Tigrine