Ce qu'il faut noter à l'issue de cette élection, c'est le retour des partis traditionnels, qui ont confirmé leur ancrage dans la région. Le Front des forces socialistes (FFS) est arrivé en tête au niveau d'une bonne partie des assemblées locales de la wilaya de Béjaïa. Il faut savoir néanmoins qu'il s'est adjugé des majorités relatives dans pas moins de 19 communes ainsi qu'à l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Avec un taux de participation, revu légèrement à la hausse pour atteindre les 44,38% pour les APC, soit 234 496 votants. Et 37,58% pour l'APW, donnant un nombre de votants de 203 868 sur les 534 104 inscrits au fichier électoral. Le FFS est sorti victorieux dans 22 Assemblées populaires communales (APC) sur 48 où il s'est présenté, Béjaïa comptant 51 communes. Et il est au coude à coude avec d'autres partis dans trois autres communes. À l'APW, il a obtenu 20 sièges sur les 43 à pourvoir. En 2012, le parti d'Aït Ahmed avait remporté 22 sièges et c'est grâce au ralliement de deux élus RND qu'il avait obtenu la majorité après le retrait de deux élus du FFS, qui avaient rejoint le Forum social de Khaled Tazaghart. Le FFS totalise ainsi quelque 235 élus dans les Assemblées populaires communales et 20 à l'APW. Mais il ne détient la majorité absolue que dans deux communes, celles de Chellata et de Kherrata en l'occurrence. Il est suivi du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s'est adjugé 13 communes sur les 38 listes où il s'est présenté et obtenu 10 sièges à l'APW. En 2012, il avait fait un peu mieux : 12 sièges. Ce qu'il faut noter à l'issue de cette élection, c'est le retour des partis traditionnels, qui ont confirmé leur ancrage dans la région. Et les grands perdants sont les partis du gouvernement, le FLN et le RND. Lesquels ont perdu, en effet, la bataille électorale dans les plus grands centres urbains comme Béjaïa, Akbou et Kherrata. Ils sont même condamnés à contracter des alliances pour espérer faire partie des exécutifs communaux. À l'APW, le RND n'a même pas réussi à faire passer ne serait-ce que la tête de liste. C'est le cas aussi à l'APC de Béjaïa. Bien que composant un groupe hétéroclite, les indépendants viennent en deuxième position, ils sont présents dans 13 communes, à Akbou, à Tazmalt, à Taourirt-Ighil, à Tinebdar, à Béni Mlikèche, à Tibane, à Aït R'zine, à Tifra, à Amalou, à Feraoun et à Mcisna. Ce groupe hétéroclite pourrait jouer un rôle dans les alliances auxquelles devront recourir les listes ayant obtenues des majorités relatives et dans les communes où le FFS et le RCD, notamment, sont à ex aequo. C'est le cas à Souk El-Tenine et à Akfadou. "La population a démontré une fois de plus qu'elle est attachée aux idéaux défendus par notre parti en votant majoritairement pour le FFS", nous a déclaré le fédéral et député du FFS à Béjaïa, Rachid Chabati, qui se déclare satisfait des résultats. Et d'ajouter que "la direction nationale du parti décidera des alliances à passer. Je ne peux me prononcer pour le moment". Pour le président du bureau régional du RCD, M. Labdouci, le résultat enregistré par son parti est jugé satisfaisant. "C'est un résultat électoral en nette progression comparativement aux échéances électorales locales précédentes", nous a-t-il déclaré avant de souligner que pour les alliances, toute latitude est laissée "aux structures locales de notre parti pour décider à leur niveau". Nos tentatives de joindre le mouhafedh du FLN de Béjaïa, candidat sortant à l'APC de Béjaïa, ont été vaines. Mais une alliance avec le FFS, affirment plusieurs sources, n'est pas tout à fait à exclure d'autant qu'il manque un siège au FFS à l'APW de Béjaïa pour la diriger. L. OUBIRA